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Eglise Saint-Victor. Situé dans une région viticole, entre Laudun et Tavel, à 20 km d’Avignon, Saint-Victor­la-Coste est un ancien village qui a conservé son aspect médiéval : dominé par les ruines du château des seigneurs de Sabran, il était fortifié, comme en témoignent les restes des remparts du XIème siècle. Le village est inscrit comme site depuis 1971.

Le prieuré de Saint-Victor est mentionné avant le XIIe siècle. Dépendant du diocèse d’Uzès, il était l’une des communautés importantes de la viguerie de Bagnols, avec celle de Laudun. Sur le territoire du village sont signalés   au  XIIe s. trois lieux de culte : sur l’ancien site de Meyran, éloigné d’environ 2 km du village, l’église Notre-Dame, ancien prieuré et lieu de pèlerinage, restaurée en 1972 et classée Monument historique en 1980, et la chapelle Saint-Martin dont il reste l’abside restaurée, classée en 1980 ; dans l’enceinte du village, au-dessous du château, l’église Sainte-Madeleine, église paroissiale jusqu’au XVIIe siècle. A cette époque, le château est abandonné par la famille de Sabran qui s’installe dans une demeure du village appelée maintenant le « château bas ». L’état de délabrement de l’église Sainte-Madeleine suscite l’intervention du prieur de Saint-Victor, chanoine de la cathédrale d’Uzès, pour la construction  d’une  nouvelle  église   paroissiale.   La  décision   est   prise  le 12 avril 1665, et les travaux vont commencer dès la fin de l’année. Le prix fait est signé le 14 novembre, le plan de l’église, placée sous le vocable de saint Victor, est établi, et l’emplacement est choisi dans la partie basse du village où subsiste une partie importance de l’ancien rempart  avec une tour.

Cependant des difficultés diverses vont  surgir, notamment  financières et de  main-d’œuvre, entraînant  des retards et  des interruptions  dans les travaux : malgré le soutien des prieurs de Saint-Victor et de l’évêque d’Uzès, les charges sont supportées en partie par les habitants de Saint­Victor, communauté rurale peu nombreuse, traversant à cette époque des périodes difficiles. C’est seulement en 1699 que l’abside et le transept sont achevés, mais la nef n’est pas encore voûtée, la première travée n’étant pas terminée ; l’église Sainte-Madeleine est toujours utilisée. Malgré ces vicissitudes, la bénédiction de l’église Saint-Victor a lieu le 22 août 1700, et les travaux se poursuivent à partir de 1701. La nef est achevée et voûtée entre 1705 et 1712. L’entrée principale de l’église, donnant accès à la nef, était ouverte sur la façade nord intégrée dans le rempart : cette porte est actuellement murée. Une deuxième porte se trouve au sud, ouvrant sur la première travée, mais l’ouverture de la grande entrée de la façade occidentale date du début du XIXe siècle. En 1723, on surélève la tour du rempart située à l’angle nord de la façade ouest, dite tour de l’Oume (orme en provençal) ; elle devient le clocher de l’église où seront placées les cloches en 1739. A cette époque la sacristie et le presbytère sont construits au nord-est, adossés à l’abside. L’église paraît alors terminée. Mais de graves défauts dans la toiture nécessitent une reprise des travaux jusqu’en 1757, date qu’on peut considérer comme étant celle de l’achèvement définitif de la construction du XVIIIe siècle.

Le nouvel édifice, orienté d’ouest en est, est situé sur la place principale du village sur laquelle s’ouvre la porte de la façade occidentale, surmontée d’un fronton supporté par des pilastres, qui est datée de 1809. La nef unique, de vastes proportions, comprend trois travées voûtées d’ogives, séparées par des arcs doubleaux renforcés par des contreforts extérieurs sur la façade nord. Au-dessus de la première travée s’élève une tribune du XIXème s. au-dessus de laquelle s’ouvre un oculus avec un vitrail du XIXe s. représentant saint Victor à cheval. La nef est éclairée par quatre fenêtres hautes. La troisième travée forme le transept avec deux chapelles latérales voûtées d’ogives, présentant chacune une fenêtre avec un vitrail du XIXe s. correspondant à la consécration des chapelles : la Vierge et l’Enfant au sud, et saint Joseph au nord ; sur les murs des restes de peintures murales endommagées mériteraient quelques sondages. Le chœur ouvrant directement sur le transept est voûté d’ogives ; il communique au nord avec la sacristie par une porte qui serait l’ancienne  porte de l’entrée du XVIIIe s. ; les deux fenêtres et l’oculus ont des vitraux à décor floral.

Un certain nombre d’objets mobiliers sont conservés dans l’église Saint­Victor : plusieurs statues en bois peint des XVII et XVIIIe s., inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1980, et des ex-voto, peintures des XVIIe et XVIIIe s., provenant de Notre-Dame de Meyran, classés en 1971.

En 1996, une réfection urgente de la charpente et de  la toiture  de l’église Saint-Victor s’imposait : la Sauvegarde de l’Art Français a accordé à cette fin une subvention de 100 000 F en 19 97.

 L. D.

Le projet en images