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L’église Notre-Dame de Rançon est l’ancienne église paroissiale de cette commune rattachée à celle de Saint-Wandrille en 1824.

Admirablement située dans le vallon de la Rançon, à proximité de Caudebec-en-Caux, l’église, placée sous le vocable de Notre-Dame, fut donnée en 1002 à l’abbaye de Saint-Wandrille. Construite au XIe s., elle possède nombre des caractéristiques des productions romanes normandes et a su conserver, en dépit de quelques interventions au XVIIe s., une authenticité remarquable.

En forme de croix latine, elle se compose d’une nef de quatre travées, d’un transept surmonté d’un puissant clocher et d’un chœur à abside en cul-de-four.

L’église est construite en pierres de Vernon et en pierres de Saint-Leu ; l’examen détaillé de l’appareil permet d’en distinguer, en fonction de leurs dimensions, quatre types, répartis entre les façades du transept nord, la façade ouest, les murs extérieurs du chœur et les façades extérieures du clocher. Les appareils de plus grandes dimensions  témoignent des travaux des XVIe et XVIIe siècles.

La qualité de la construction romane se manifeste entre autres dans le parfait équilibre des volumes, notamment dans le rapport entre ceux de l’abside et du clocher. Les façades de ce dernier sont soulignées de larmiers en retraits successifs et percées sur trois de ses côtés (est, ouest et sud) de baies en plein cintre à arcades géminées. Des décors en zigzag ornent les arcs de ces baies. Les angles du clocher sont, pour leur part, cantonnés de fines colonnettes à base et chapiteau, selon un usage qui se retrouve dans d’autres monuments de la région. Enfin, une riche corniche à modillons ceinture l’ensemble. L’abside attire, elle aussi, le regard par l’élégance de son volume et la qualité de son appareil et de sa corniche à modillons. Elle est percée de trois baies en plein cintre ; celle d’axe, située au-dessus du larmier, est donc positionnée plus haut dans la maçonnerie que les deux autres qui l’entourent. À la suite de travaux au XVe s., une élégante baie à remplage flamboyant a été percée dans la façade nord du bras du transept nord. Au XVIIe s., la nef a été reprise ; le collatéral nord a été supprimé comme en témoigne la trace de grandes arcades de plein cintre de nos jours murées ; la façade occidentale a, elle aussi, été reprise à l’occasion de cette campagne et les baies de la façade sud qui, seules, éclairent la nef, ont été alors agrandies.

À l’intérieur, l’église désaffectée, conserve une statuaire de pierre ou de bois de qualité.

Pour la restauration du clocher, de la chapelle sud et du bras nord du transept, maçonneries, charpente et couverture, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention de 38 112 € en 2001.

É. G.-C.

Le projet en images