Sainte-Geneviève, Église Sainte-Geneviève

La paroisse de Sainte­ Geneviève, sur la rive gauche de la Serre, à quatre kilomètres au nord-ouest de Rozoy-sur-Serre, relevait du doyenné de Vervins, selon le plus ancien pouillé du  diocèse de Laon (1362), et la cure était au XVe s. à la présentation du doyen et du chapitre de Rozoy.

L’édifice de taille modeste suit un plan très simple à vaisseau unique. La nef, plafonnée, est percée sur chaque côté de trois baies en plein cintre. Elle est surmontée dans sa partie antérieure d’un clocher de charpente couvert d’ardoises qui surmonte le portail. Le tout doit dater du XVIIIe siècle. Un arc triomphal en plein cintre sépare la nef du chœur gothique qui se compose de deux travées éclairées par des lancettes étroites aux ébrasements obliques à ressauts. Un élégant triplet échelonné ajourait initialement le chevet avant qu’un retable massif ne vienne l’aveugler au XIXe siècle.

A l’intérieur du chœur, des colonnettes à beaux chapiteaux sculptés, isolées aux angles des extrémités du sanctuaire, groupées par trois au milieu de chaque mur latéral, témoignent du soin accordé à une construction qu’on souhaita voûtée de deux voûtes d’ogives quadripartites. Les départs d’ogives sur les faisceaux de colonnettes sont conservés. Ils servent d’encadrement à des statues modernes. La qualité d’exécution du décor végétal des chapiteaux à crochets pleinement épanouis aux extrémités, et d’une belle plasticité, rehaussée par des  frises de feuilles sur certains abaques, peut être rapprochée des meilleures réalisations   régionales dans le deuxième tiers  du XIIIe s., comme le chœur de l’église de Montaigu, distante au sud d’une vingtaine de kilomètres.

La Sauvegarde de l’Art Français a accordé 100 000 F en 1997 pour la restauration du clocher et 100 000 F en 1998 pour la couverture du chœur et de la nef.

 D. S.