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L’église Saint-Martin de Samer est, avec l’église Saint-Nicolas de Boulogne-sur-Mer, un des plus importants édifices cultuels médiévaux subsistant dans le Boulonnais. Elle n’apparaît dans les sources qu’à l’époque moderne, mais la tradition attribue sa fondation à saint Wulmer à la fin du VIIe siècle. L’église doit beaucoup de son intérêt à sa situation en bordure d’une grande place irrégulière et à la ceinture de maisons qui s’appuient contre ses murs, y compris en façade autour du porche. Rares sont les édifices qui ont gardé ces dispositions du Moyen Âge.

L’édifice actuel réunit deux sanctuaires d’époque différente. Le plus ancien remonte à la fin du XIVe siècle. Il en reste le chœur, constitué d’une travée droite prolongée par une abside à trois pans, et un transept réduit à un croisillon nord et une croisée qui forme la base de la tour. Une église beaucoup plus ample est venue s’ajouter entre la fin du XVe s. et le milieu du siècle suivant. Le chœur qui flanque l’ancien sanctuaire comprend trois travées barlongues et un chevet à trois pans. Le collatéral nord, qui avait disparu, a été rétabli en 1886. D’autres restaurations radicales ont affecté l’église au XIXe siècle. Le clocher, détruit en 1813, a été rebâti en 1842 ; cette reconstruction a précédé de peu celle du pignon de la façade ouest (1845). Les voûtes de la nef datent de 1848.

À l’intérieur de l’édifice, les voûtes d’ogives du chœur retombent sur des colonnes simples au chevet et triples dans la travée droite ; l’un des chapiteaux est orné de trois masques grimaçants. Au-dessus de l’abside, une clé représente saint Martin. Des dais de style flamboyant, surmontant des niches à statues, sont placés à la retombée des voûtes d’ogives. Les colonnes des grandes arcades qui séparent les trois vaisseaux sont remarquables par leur sveltesse. La corbeille des chapiteaux est sculptée d’une étroite frise de feuillage mêlé d’animaux, de monstres et de scènes diverses.

Les fonts baptismaux sont la pièce la plus spectaculaire du mobilier. Ils se présentent sous la forme d’une cuve sans support, haute d’un mètre, en forme de tronc de cône renversé. Les flancs sont sculptés de figures en fort relief montrant le baptême du Christ et un personnage debout, nu-tête, tenant une crosse et vêtu d’une chasuble, peut-être saint Wulmer évangélisant des habitants du lieu représentés par trois personnages nus, accroupis, se donnant le bras. Datant au plus tard du début du XIIe s., ce sont les plus anciens fonts baptismaux conservés dans le département.

Pour la restauration des réseaux en pierre de six baies, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 9 147 € en 2001.

P. W.

 

Bibliographie :

P. Héliot, « L’église de Samer », Bulletin monumental, t. 90, 1931, p. 455-469.

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