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SITUÉE à l’écart du bourg, dans un cadre verdoyant, l’église est entourée par le cimetière. A proximité, un double alignement de tilleuls conduit à une source surmontée d’une grotte formant chapelle ; on y vénère saint Martin, réputé pour  favoriser l’apprentissage de la marche aux petits enfants. L’église de Sanghen apparaît pour la première fois dans les sources en 1073, dans un texte rapportant que l’évêque de Thérouanne avait fait don de son autel à Godefroi de Boulogne, évêque de Paris. Elle est toujours sous le patronage de la cathédrale de Thérouanne. D’après les sources, il semble qu’elle est restée l’annexe d’Alembon jusqu’à la Révolution.

L’édifice actuel remonte, au plus tôt, au XVe siècle. Construit en pierre blanche du pays, couvert d’ardoises sur la nef et de tuiles sur le chœur, il comporte une nef de quatre travées, suivie d’une tour centrale dont le rez-de-chaussée forme avant chœur, et d’un chœur à chevet plat. Une sacristie en brique, ajoutée au XIXe s., s’appuie contre le chevet. Le chœur est la partie la plus ancienne. Sa date figurait dans une inscription en caractères gothiques, sculptée en relief sur là gorge de l’archivolte de la fenêtre sud ; il n’en subsiste que le millésime. Le chœur est voûté sur croisées d’ogives dont les nervures retombent sur des culots feuillagés ; l’arc qui sépare le chœur de l’abside repose sur des chapiteaux qui somment des colonnes engagées. La tour, qui présente au rez-de-chaussée les mêmes caractéristiques que le chœur, semble contemporaine, mais le niveau supérieur a été rebâti en 1886.

La nef ne comporte pas d’éléments stylistiques significatifs, mais pourrait bien avoir été édifiée en même temps que le chœur car elle présente une maçonnerie analogue : pierre blanche sur un soubassement en blocage de silex. Des remaniements ont été apportés aux fenêtres, ainsi que l’atteste une baie murée dans le mur sud, et à la pente du toit qui a été diminuée.

L’édifice recèle quelques pièces de mobilier remarquables. Le maître-autel est doté d’un tabernacle à ailerons et d’un retable architecturé du XVIIe s., richement ornés. La cloche, fondue en 1497 par François de Montfort, est une des plus anciennes et des plus belles de la contrée.

En 2000, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 6 098 € pour le drainage, la suppression du ciment dans les soubassements et la réalisation d’une voûte en châtaignier.

P.W.

 

Le projet en images