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Située au bord de la Blaise, au sud-ouest de Dreux dans le périmètre prestigieux de Crécy- Couvé, lieu de résidence de la marquise de Pompadour de 1746 à 1757, la seigneurie de Saulnières passa sous la propriété de la marquise en 1754. Sans doute quelques éléments remarquables du mobilier de l’église sont-ils dus à la générosité de cette protectrice des arts.

L’église Saint-Pierre, édifiée sur les hauteurs de la commune de Saulnières, aurait été à l’origine celle d’un couvent de bénédictins qui l’aurait cédée, en 1571, à ses habitants après le sac de leur lieu de culte survenu en 1562, lors de la première bataille de Dreux. Si les cartulaires de Saint-Père, de Beaulieu et de Belhomer mentionnent la localité dès la première moitié du XIIe s., nous ne disposons d’aucun document sur l’église avant sa cession à la commune.

L’édifice (34 m sur 11,5 m), orienté, à nef unique de quatre travées prolongée par une travée de chœur, se termine par un chevet à trois pans prolongé dans l’axe par une sacristie. Les murs sont en moellons  de cailloux et grison alors que les douze contreforts  sont en grès. Le toit à forte pente est couvert de tuiles et, pratiquement en son milieu, est établi un clocher à souche hexagonale couronné d’une flèche de même forme.

La porte occidentale est encadrée par deux contreforts : elle est surmontée d’une rosace qui date probablement de la campagne de travaux du XIXe siècle. Dans le mur sud, au niveau de la première travée, une porte d’entrée en plein cintre, bouchée, laisse supposer une construction romane.

À partir de la deuxième travée, la lumière entre généreusement par huit ouvertures, en plein cintre pour celles de la nef et de style gothique  pour les quatre baies du chœur ; une cinquième, axiale, a été condamnée au moment de la mise en place du retable. Les vitraux du XVIe s. ont été détruits au cours d’un bombardement pendant la deuxième guerre mondiale, seuls quelques éléments classés au titre des Monuments historiques sont conservés dans la sacristie.

La voûte, couverte en bardeaux, devait être peinte comme en témoigne le poinçon au décor de losanges et chevrons noirs et blancs, vraisemblablement du XVIe siècle.

La grande simplicité de l’architecture est compensée par la relative richesse du mobilier. Les statues en pierre de la fin du XVe s. représentant sainte Barbe, un religieux dépourvu d’attribut et deux anges de la même époque constituent un bel exemple de la sculpture gothique, privé cependant des deux anges achetés au début du XXe s. pour le Louvre où ils sont aujourd’hui présentés.

De l’époque de Madame de Pompadour pourrait dater l’aménagement du chœur : les portes, ouvertes de part et d’autre de la partie centrale, sont surmontées de deux statues en bois peint et doré, saint Pierre et saint Sébastien. La partie centrale est couronnée par Dieu le Père, la toile représente Saint Pierre délivré de ses chaînes par un ange.

Une litre funéraire fragmentaire est encore visible à l’intérieur comme à l’extérieur.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2003 une aide de 10 000 € pour participer à la réfection de la charpente et de la couverture de l’édifice, dont la tempête de 1999 avait aggravé l’état.

A.-M. J.

  

Bibliographie :

Arch. comm. Saulnières, Registre M. Lavigné.

É. Lefèvre, Annuaire du département d’Eure-et-Loir, Chartres, 1854.

É. Lefèvre, Département d’Eure-et-Loir : dictionnaire géographique des communes…, Chartres, 1856, p. 274-275. (Réimpr. Chartres, 1994.)

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