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C’est à saint Remi qu’est dédiée l’église paroissiale de Serez, dont le patronage appartenait au Moyen Âge aux puissants seigneurs d’Ivry. L’édifice, de plan rectangulaire allongé se compose d’une nef à deux travées, puis d’un chœur plus étroit à trois travées et chevet plat sur lequel vient s’appuyer une sacristie. La maçonnerie de silex liée au mortier, ainsi que les petites baies étroites de la nef témoignent en faveur d’une construction initiale au XIIe siècle. Les percements de la nef, rectangulaires, sont tardifs, sans doute du XVIIe s., de même que ceux du chœur, en plein cintre. Une tour-clocher, de plan barlong, a été construite postérieurement contre le pignon ouest de la nef, peut-être au XVIe siècle. L’accès à l’intérieur se fait sous le clocher, par une porte d’entrée du XIIIe s. sous arc brisé. Cet élément remarquable est orné en partie haute de huit panneaux sculptés de saints personnages en bas-relief, dont sainte Barbe et sainte Catherine d’Alexandrie. La porte donne sur une nef à volume unique, au sol de dalles en terre cuite. Les murs ont été enduits, sans doute au XIXe s., d’un décor de lambris d’appui en trompe-l’œil et de motifs au pochoir sur le mur ouest. Cinq fermes principales à poinçons prismatiques portent une charpente à voûte lambrissée en berceau, du début du XVIe s., au décor d’hermines. Le sol du chœur, à double emmarchement, a été refait au XIXe siècle. Un lambris court sur les murs jusqu’au niveau des baies aux vitraux historiés (épisodes de la vie de saint Remi, de la fin du XIXe siècle). Un maître-autel en bois et stuc occupe le mur oriental du chœur ; il pourrait dater du XVIIIe siècle. La charpente lambrissée, en berceau brisé, ne comporte plus de ferme apparente. On retrouve sur les voliges le décor d’hermines de la nef, l’entrecroisement des couvre-joints produisant un bel effet de plafond à caissons.
Longtemps négligé, l’édifice a bénéficié depuis une dizaine d’années des attentions de l’équipe municipale. Des travaux d’urgence avaient ainsi été effectués à la suite de la tempête de décembre 1999. En 2006 s’est poursuivie la restauration générale entamée en 2001 : travaux sur le clocher et la charpente du pignon est entre le chœur et la nef. Ces travaux, qui s’élevaient à près de 15 000 €, ont reçu une aide de 4 000 € de la Sauvegarde de l’Art français.

Lionel Dumarche

Bibliographie :
D.R.A.C. Haute-Normandie, Conservation régionale des Monuments historiques : « Église de Serez : restauration », dossier établi par P. Montillon, arch., novembre 2000.
M. Baudot, « Les églises des cantons de Saint-André et Nonancourt», Nouvelles de l’Eure, n°18, 1963, p. 31.
« Serez : l’église Saint-Remy » Monuments et sites de l’Eure, n° 91, 1999 p.19-20.

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