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C’est autour d’un passage à gué de l’Yerres que le village de Soignolles s’est fixé au Moyen Âge. Passerelles, perrels ou autres « passages de la planche » ont conservé jusqu’au XXe s. la tradition du franchissement à pied de la rivière, même après la construction du joli pont à six arches.

L’église paroissiale, dédiée à Notre-Dame, dépendait du chapitre de Notre-Dame de Paris. Elle est mentionnée pour la première fois en 1220, mais l’édifice actuel est plus tardif. Le chœur et le clocher datent vraisemblablement du tout début du XIIIe s. et la nef a été reconstruite au début du XVIe s. à l’initiative du seigneur de Soignolles, François Jouvenel des Ursins. Les voûtes ne sont construites que près d’un siècle plus tard, comme en témoigne la date de 1616 portée par un chapiteau. Une clé de voûte armoriée donne le nom du nouveau seigneur : Louis de L’Hôpital ; son blason est entouré du collier de l’ordre de Saint-Michel et du Saint-Esprit qu’il a reçu en 1597.

C’est une sobre église de village située le long de la rue principale. Construite en pierre calcaire, elle est couverte en tuiles plates. Son plan est sommairement celui d’un rectangle, le clocher étant dans œuvre. Le clocher est en pierre de taille ainsi que les contreforts ; les murs sont en moellons. Le clocher est couvert en bâtière. Il est éclairé par d’étroites baies en lancette sur trois faces.

Les fenêtres des bas-côtés sont en arc brisé. Une porte basse donnait accès au cimetière : « la porte des morts ». Le triplet, qui éclaire le mur du chevet, présente une particularité : la baie centrale est située plus haut que les deux autres.

La façade ouest est percée d’un oculus et de deux portails cintrés, l’un donnant accès à la nef, l’autre au bas-côté droit. La grande sobriété de cette façade, ajoutée à la modestie de la nef – deux travées seulement –, permettent de formuler l’hypothèse que la reconstruction prévoyait son allongement ultérieur.

L’intérieur est entièrement voûté sur croisées d’ogives avec des chapiteaux sculptés. Plusieurs clés de voûtes sont remarquables. La nef s’ouvre sur les bas-côtés par de grandes arcades reposant sur des piles.

L’église conserve des statues polychromes, un lutrin richement sculpté datant du milieu du XVIIIe s. et un Saint Jean-Baptiste prêchant dans le désert, œuvre de Jacques-Louis David (1829-1886), petit-fils et homonyme du peintre de Napoléon 1er.

L’église conserve une partie des stalles Renaissance de l’abbaye de Saint-Victor de Paris, œuvre de Geoffroy du Cloux (1531) ; elles avaient été dispersées en 1779. Adossées à de hautes grilles, dix-sept stalles garnissent le chœur. Le décor sculpté, statuettes et miséricordes, représentent des épisodes de l’Ancien Testament, des saints, ainsi que des animaux, des chimères et des motifs végétaux.

D’importants désordres structurels ont affecté l’édifice et en particulier le clocher dont les fondations, insuffisantes, ont provoqué un affaissement de l’angle sud-ouest. Sa mise en sécurité urgente était un préalable à toute intervention ultérieure. La Sauvegarde de l’Art français a accordé, en 2011, une aide de 8 000 € pour ces travaux.

Chantal Waltisperger

Bibliographie :

  • Arch. dép. Seine-et-Marne : Dossier de Pré-inventaire de la commune de Soignolles-en-Brie.
    Conseil général de Seine-et-Marne, Patrimoines en Seine-et-Marne. Église Notre-Dame de l’Assomption de Soignolles-en-Brie, Dammarie-les Lys, Direction des archives, du patrimoine et des musées départementaux, nov. 2009.
    Atelier Prieur et associés, Étude préalable à la restauration de l’église de Soignolles-en-Brie, 2004, 2010.

 

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