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L’église Notre-Dame-d’Entraigues se dresse à quelques centaines de mètres d’une minuscule agglomération, entre deux torrents (d’où son nom : inter aquas) dans un site remarquable, à plus de mille mètres d’altitude. Auprès d’elle se blottit encore l’ancien cimetière. Particulièrement fidèle à ce souvenir d’une époque où Tartonne était une étape sur la route de crêtes reliant jadis Digne à Saint-André-des-Alpes et Entrevaux, le maire, M. Paul, face aux faibles ressources de la commune actuelle (55 habitants), se désespérait de ne pouvoir remédier à l’état de délabrement de l’édifice, de plus en plus alarmant. Alertée par Pierre Colomb, président du Comité de sauvegarde des Monuments et des sites de Haute-Provence, la Sauvegarde de l’Art français a été heureuse de pouvoir contribuer en 1975, par une subvention de 60 000 F à la survie d’un monument (non inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques) qui demeure l’âme d’un village attachant à bien des titres. Les travaux ont été réalisés en 1976 sous la conduite de l’architecte des Bâtiments de France, J.-P. Ehrmann.

Le corps central de l’église (environ 21,50 m de long sur 7 m de large, trois travées terminées par une courte travée de chœur et une abside en hémicycle) est un bon exemple d’art roman tardif (xiiie s.). Il a été agrandi par diverses annexes à la fin du Moyen Âge et à l’époque classique. Le chœur a le mérite d’offrir plusieurs motifs sculptés sur le cordon, à la naissance des voûtes (atlante, boutons, feuillages, etc.). Mais extérieurement, le charme de l’édifice vient surtout de son puissant clocher de type alpestre, accolé au flanc sud du chœur. Sa silhouette est nécessaire au village, campé au pied du Cheval Blanc. La haute pyramide qui le coiffe, avec ses deux niveaux de larges lucarnes et ses pittoresques pyramidions plantés aux angles date vraisemblablement du xvie s.

J. Th.

Le projet en images