Terre-Natale, Église de Varennes-sur-Amance

Le petit sanctuaire Saint-Gengoulph est situé au cœur du village de Varennes-sur Amance. Il est bâti sur une ancienne source sacrée, ancien lieu de culte païen mentionné par Émile Mâle. Cette source jaillit dans la crypte sous l’autel. L’édifice actuel fut élevé en 1540 par le prieur de Varennes, François de Montarby, dont on retrouve les armes sur le portail d’entrée, les culs-de-lampes et les clés de voûtes. Vendu comme bien national à la Révolution, il fut acheté par le curé de Varennes en 1869.

L’édifice de plan rectangulaire se compose d’une nef unique de deux travées, cantonnée par des contreforts et terminée par un chevet plat. L’entrée de l’édifice se fait au nord par une porte rectangulaire en pierre surmontée d’un arc en accolade, sous lequel se trouvent les armes du commanditaire et un phylactère sur lequel sont inscrits son nom et la date de 1540 en chiffres romains. Au XIX^e s., le mur ouest fut coiffé d’un clocher-peigne. La nef est éclairée par trois fenêtres en plein cintre, deux au sud et une au nord, ainsi que par deux oculi quadrilobés, l’un au-dessus de la porte d’entrée, au nord, l’autre percé dans la façade ouest. Le chevet est éclairé par une grande baie à remplage flamboyant ornée de deux vitraux, représentant saint Gengoulph, en guerrier et en chasseur. Ils ont été commandés par le chanoine Louis Logero, curé de la paroisse, au maître verrier nancéen J. Benoit, d’après des cartons de Dié-Mallet.

À l’intérieur, les voûtes d’ogives retombent sur des culs-de-lampes tandis que l’arc-doubleau qui les sépare, repose directement sur des colonnes engagées. Sur les culs-de-lampes et les clés de voûte figurent les armoiries de la famille Montarby. En raison de la déclivité du terrain, l’accès à la crypte se fait par une porte extérieure de même style que celle de la nef : un cadre rectangulaire en pierre surmonté d’une accolade.

L’édifice conserve quelques objets, dont un bénitier et une piscine, contemporaine de la construction de la chapelle, surmontée d’un bas-relief représentant une Crucifixion.

L’intérieur de l’édifice, très dégradé, a fait l’objet d’une importante campagne de restauration : assainissement des murs, réfection des enduits, reprise des voûtes. Les plinthes en bois du chœur ont été supprimées, les enduits au ciment remplacés par des enduits à la chaux. Au sol en béton a été substitué un dallage en pierre, posé sur une forme de chaux et de sable. Les bases des colonnes, rongées par le salpêtre, ont été traitées. Les sels éliminés, elles sont restaurées par incrustations de pierres ou de mortier pouvant être retaillées. Les traces de faux appareil conservées dans la nef, au droit de la porte d’entrée et de la baie, ont été relevées et restaurées. Les fissures et crevasses des voûtes d’ogive de la nef ont été reprises au mortier, sans retrait, et des agrafes en acier inoxydable fixées avec de la résine. En 2008, la Sauvegarde de l’Art français a attribué à la commune, propriétaire, une aide d’un montant de 7 000 € pour l’aider à réaliser ces travaux.

Jannie Mayer