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EGLISE Saint-Martin. La commune du Theil se trouve au centre du département de l’Allier ; elle appartenait autrefois au diocèse de Clermont.

La paroisse du Theil dépendait avant la Révolution du monastère du Montet-aux-Moines, lui-même relevant de la puissante abbaye de Saint-Michel-de-la-Cluse près de Turin en Piémont. Son vocable s’explique par l’implantation de l’église dominant un vaste paysage.

C’est un monument de taille moyenne, édifié en grès local. Le plan de l’église montre que l’édifice a été construit en deux campagnes bien distinctes : la nef, voûtée en berceau et ses collatéraux voûtés en quart de cercle pourraient dater de l’extrême fin du XIe s., et la partie orientale, transept, abside et absidioles, daterait de la première moitié du XIIe siècle. Henri Nodet, architecte en chef des monuments historiques, justifiait l’absence de cohésion entre les deux parties comme le résultat de l’interruption de la reconstruction totale au XIIe siècle.

L’élément le plus remarquable de l’ensemble est le clocher, qui s’élève à la croisée du transept. Il aurait été construit en deux campagnes : la base, de  plan  quadrangulaire,  remonterait  au  XIIe siècle ainsi que le second niveau, percé sur chaque face de deux ouvertures géminées dont les arcs en plein cintre retombent sur d’élégantes colonnettes. La flèche daterait du XIVe siècle. Les angles supérieurs du deuxième niveau du clocher sont traités en glacis, pour permettre la transition avec la flèche de pierre de plan circulaire. Celle-ci est constituée de cinquante-deux assises, et se termine en une pointe aiguë. Un boudin couvre les arêtes. Elle rappelle celles des églises voisines de Lafeline ou Saulcet, mais, véritable repère en raison de sa situation plus élevée, elle s’impose dans le paysage.

Les parties les plus anciennes de l’église se situent, comme nous l’avons vu, à l’intérieur de la nef. Certains chapiteaux confirment la date avancée du Xie siècle.

Le musée de Moulins conserve deux tableaux  provenant  de l’église du Theil : une Vierge à  l’Enfant  du  début  du  XVIe s., et Le Mariage de sainte Catherine du XVIIIe siècle.

Deux peintures murales naïves participent de l’histoire du village : dans le bras nord du transept abritant la plaque commémorative des morts de la Grande Guerre, un soldat mourant aperçoit dans les nuées le clocher de son église. Dans le cul-de­ four de l’absidiole sud, des anges sont figurés sous les traits des fillettes vivant au Theil dans les années 1930.

Le clocher a fait l’objet d’une campagne de travaux en 1997 sans l’aide de la Sauvegarde, puis en 2000, la Sauvegarde de l’Art français a participé à la consolidation de la charpente  du  beffroi en accordant 1982 €.

A.R.

 

Le projet en images