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TRÉMÉOC est une commune du pays bigouden, au nord de Pont-l’Abbé dont elle est limitrophe. Le nom indique qu’il s’agit d’un village (treb- en vieux breton parlé avant le XIe­XIIe s.) dont l’éponyme est saint Maeoc, saint breton connu dans d’autres paroisses du Finistère et des Côtes-d’Armor. Pourtant, le patron de l’église paroissiale est saint Alour, qui passe pour avoir été le troisième évêque de Cornouaille.

L’église semble avoir été construite en quatre campagnes. De la première effectuée à la fin du XIVe s., reste la nef où se voient encore quatre piliers de l’ »école de Pont-Croix », formés chacun de huit colonnettes tangentes recevant sur leurs chapiteaux  décorés de feuillages des arcades en plein cintre. Du XVe-XVIe s. subsistent les remplages des fenêtres du chœur et du  transept,  remployés lors des travaux de la  fin  du  XVIIe s.,  lorsque  le  recteur Jacques Quéré fit reconstruire le transept, ainsi que l’attestent une inscription sur une sablière du  bras nord  (1681) et  une autre sur le mur extérieur du bras sud (1683). Enfin le style – d’une grande sécheresse – du clocher-mur occidental, du porche sud  et  du chevet laisse à penser que la dernière campagne date de la fin du XVIIIe ou du XIXe siècle.

Plusieurs armo1nes attestent la présence seigneuriale des Charmoy-qui blasonnaient d’azur à un écureuil rampant d’or-, seigneurs de La Coudraye entre 1643 et 1729. Deux sur trois des enfeus (dans le mur du bas-côté nord et dans le bras nord du transept) étaient décorés d’armoiries qui ont été martelées ; un blochet dans la nef représente un homme portant les mêmes armes, surmontées d’une couronne comtale.

L’église a été fermée entre 1998 et 2000 pour permettre une restauration rendue nécessaire par l’effondrement de la toiture. Les travaux ont abouti à la réfection totale de l’édifice, mettant en valeur certains éléments : les sablières ornées de blochets qui représentent des aigles et des personnages, les évangélistes qui figurent aux angles du carré du transept tandis qu’aux extrémités de ce dernier apparaissent quatre personnages non identifiés. Une partie notable du mobilier a dû être évacuée en raison des travaux. Sont en place aujourd’hui : le maître-autel en tombeau galbé (XVIIIe siècle ?), deux autels latéraux (sans leur retable), les fonts baptismaux en granit qui ont perdu leur couvercle sur lequel figurait le Baptême du Christ. Demeurent deux statues du XVIIe siècle : saint Alour en évêque bénissant et une Vierge à l’Enfant, dite Notre-Dame de Tréméoc ; malheureusement le décor qui les abritait, et qui comptait aussi les statues de saint Jacques, de saint Antoine et de saint Herbot, a disparu. On notera aussi la présence de vitraux du XIXe s. – un « kaléidoscope » qui peut être attribué au verrier quimpérois Guillaume Cassaigne (vers 1850), une Vierge à l’Enfant et un saint Alour dans le transept – et  du  XXe –   deux  oculi  de  l’atelier  quimpérois Le Bihan-Saluden, 1950.

La Sauvegarde de l’Art français a participé à la deuxième tranche de la restauration en versant  une  contribution de  22  867  € en 2000 : travaux de maçonnerie sur le clocher et les façades, charpente, réfection du lambris, couverture en ardoise.

T.D.

 

 

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