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Église Saint-Martin. Á l’extrémité nord-est du département du Cher, sur la rivière de la Grande Sauldre, entre le terroir berrichon du Pays-Fort et le Val de Loire giennois, le bourg de Vailly dépendait au spirituel de l’abbaye de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire). Elle y possédait un prieuré, dont toute trace a disparu mais ce qui reste de roman dans l’église actuelle peut en garder le souvenir.

L’église est implantée au bas de la place principale du bourg, en assez forte pente. Elle est construite en matériaux locaux : bourdage à la chaux de moellons de grès rouge-brun pour les murs et maçonnerie de pierres ferrugineuses pour les contreforts, dans une mise en œuvre rustique quoique soignée.

Dans son aspect actuel, l’édifice se compose , d’ouest en est, d’une sorte de narthex, d’une nef rectangulaire, d’un faux transept et d’un chœur orienté, ces deux derniers éléments ayant été construits entre 1840 et 1845 environ.

L’entrée principale se fait donc par un portail en plein cintre (refait au XIXes.), précédé d’un perron entre deux puissants contreforts d’angle qui maintiennent une haute façade presque aveugle, surmontée elle-même d’un petit clocheton. On accède ainsi au vestibule précédant la nef ; entre deux volées d’escalier de pierre, on passe sous le portail roman, qui se compose d’une porte en plein cintre sans tympan décorée de trois rangs de voussures ; l’arc supérieur est orné d’étoiles. Au bas des escaliers, à gauche, une grande cuve en grès (baptismale ?) a été convertie en bénitier.

La nef a conservé son aspect roman, hauts murs percés de petites fenêtres dans leur partie supérieure. Elle est voûtée d’un lambris en bois sous une charpente ancienne qui couvre aussi d’un seul tenant l’avant-nef. La couverture est en petites tuiles plates du pays, (alors que celle des parties reconstruites au XIXes. est en ardoises, comme celle du petit clocher). La charpente, à chevron formant ferme, comprend sept fermes principales à entraits et poinçons.

L’édifice conserve une œuvre intéressante : un retable en bois doré du XVIIes., d’un beau style, classé parmi les Monuments historiques en 1931. Il passe pour provenir de l’ancienne abbaye cistercienne de Loroy (commune de Méry-ès-Bois, Cher). On doit regretter que les statuettes qui occupaient les gradins de part et d’autre du tabernacle (la Vierge, saint Joseph, Marie-Madeleine, anges…) aient été vendues en 1890, alors qu’elles avaient été mises à l’abri dans le presbytère.

Un important chantier de travaux de charpente et de couverture a été décidé en 2007 auquel la Sauvegarde de l’Art Français a contribué pour 10 000 €.

Jean-Yves Ribault

 

 

Bibliographie :

 

  1. Buhot de Kersers, Histoire et statistique monumentale du département du Cher, t.VII, Bourges, 1892, p.280-281.

Fr.Deshoulières,Les églises de France, Cher. 1932, p.259-260.

Le patrimoine des communes du Cher, t.II, Flohic Editions, 2001, p.1016 et sq.

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