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La chapelle Saint-Pons est bâtie, à 800 m d’altitude, dans un site grandiose. En  raison  du  terrain,  elle échappe à l’orientation habituelle. Elle est en effet blottie sur un étroit replat contre la falaise de la montagne de Lure qui lui sert de paroi d’un côté. On y parvient par un « sentier montant, pierreux,  malaisé », dont  les  derniers lacets constituent presque une escalade parmi les éboulis. Sa courte nef (9 m x 6 m) est suivie d’une petite abside en hémicycle ; une voûte en berceau et un cul-de-four couvrent le tout. L’abside a conservé une couverture de lauzes. Les murs de la nef ont été sur haussés postérieurement afin d’établir une toiture en appentis destinée à remédier, si possible, aux chutes de pierres. Une des poutres servait au début du siècle à suspendre une cloche. La nef est ménagée sur deux niveaux en raison du rocher. Un escalier étroit, de quelques marches, rattrape la dénivellation. À côté de lui subsiste un bénitier quadrangulaire. Tout près de la chapelle s’ouvre l’entrée d’une grotte qui a suscité bien des légendes locales. L’appareil assez soigné de l’abside et d’ une partie du mur latéral fait attribuer l’édifice à l’époque romane, XIIe ou XIIIe siècle. Ce minuscule monument est très humble. Mais il constitue un témoin  à conserver d’un type de petit sanctuaire rupestre qui a été fort  répandu en Provence et qui nous reporte à l’aube du christianisme. Un des exemples les plus fameux de cette faveur sont  les oratoires  troglodytes de Moustiers-Sainte-Marie et de La Palud, peuplés de moines lériniens dès le Ve s. à la demande de l’évêque de Riez, saint Maxime. Sidoine Apollinaire, qui les avait visités vers 470, les a célébrés dans son Carmen Eucharisticum. S’ils ont disparu, d’autres subsistent en Haute-Provence, à Château-Neuf-de-Moustiers, à Saint-Michel-de-la-Nesque, à Mirabeau (chapelle Saint-Eucher) entre autres. Il s’avérait nécessaire de réparer la couverture, de consolider et de rejointoyer les murs. La Sauvegarde de l’Art français a alloué en 1998 une aide de 18 000 F. Ce petit monument doit devenir le but d’un circuit de randonnée à vocation culturelle, avec la chapelle Saint­Honorat, associée à un ermitage au XVIIe s. et restaurée en 1996, l’oratoire Sainte-Madeleine et l’église paroissiale, dont le titulaire est saint Sauveur et le patron saint Pons. Jusqu’au début du XXe s., on montait chaque année en procession le buste du saint jusqu’à la chapelle.

  1. T h.

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