• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Église Saint-Pierre. Établie sur un sol en déclivité du nord au sud, cette petite église romane, ancienne cure du milieu du XIIe s. (de Valanciis), qui conserve au nord un appareillage en petit moellon allongé du siècle précédent, a pâti de fondations insuffisantes. Son mur sud s’est incliné anciennement vers l’extérieur, le berceau de sa nef s’est effondré ainsi que le clocher qui lui faisait suite à l’est et la voûte (peut-être une coupole) qui sous-tendait ce dernier. De l’abside en hémicycle qui terminait l’édifice, ne subsistent plus, du côté nord, que l’amorce de la courbure et le départ du cul-de-four. On répara l’église en fermant, à l’est, la travée sous clocher par un mur plat, en remontant une tour carrée sans caractère sous un toit bas en charpente à quatre pans et en doublant au midi les contreforts romans de la nef par d’autres plus épais, la façade seule n’ayant pas souffert de ces désordres. Tel quel, l’ensemble constitue une assez séduisante église rurale.

Au-dedans, l’édifice se présente donc aujourd’hui avec une nef de trois travées que séparent des colonnes engagées à chapiteaux nus et bases en bobine. Celle-ci est voûtée d’un berceau surbaissé de brique enduite datant de 1896, et suivie d’une travée sous clocher plus étroite, voûtée, elle aussi, d’un berceau de brique et séparée de la nef par deux dosserets redentés portant un arc en plein cintre à deux rouleaux. Une fenêtre moderne éclaire le mur plat oriental. Les ouvertures de la nef, ébrasées vers l’intérieur, sans décor vers le dehors, ont été agrandies du côté sud, mais conservées, en partie obstruées, du côté nord. Au midi, une chapelle, qui garde à l’ouest une porte gothique fermée, a été modifiée au XVIIIe s. pour servir de sacristie.

La façade romane est scandée par quatre contreforts. Ceux du centre enserrent étroitement une porte en plein cintre à trois voussures nues sous archivolte, qui a perdu ses colonnettes et ses chapiteaux anciens. Une corniche en cavet la surmonte, portant cinq modillons romans de bonne facture et deux autres en retour dans la face latérale des contreforts. Elle souligne une fenêtre centrale unique à double rouleau sans impostes, mais munie d’une archivolte en cavet qui se prolonge en bandeau jusqu’aux contreforts. Un pignon obtus plus récent coiffe l’ensemble de ce frontispice.

Une dalle du XIIIe s. soutenue par deux piles et portant sur la tranche une suite de petits arcs brisés sert d’autel.

La Sauvegarde de l’Art français a participé à la restauration de la nef et du clocher de l’église en accordant 6 500 € en 2003 et 3 000 € en 2004.

P. D.-N.

 

Bibliographie :

 Abbé J. Nanglard, Pouillé historique du diocèse d’Angoulême, Angoulême, t. II, 1894, p. 192-194 ; t. IV, 1903, p. 596.

J. George, A. Guérin Boutaud, Les églises romanes de l’ancien diocèse d’Angoulême, Angoulême, 1928, p. 339. (Réimpr. 16170 Rouillac, 2001.)

J. George, Les églises de France. Charente, Paris, 1933, p. 275.

Le projet en images