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La chapelle Saint-Phal est située sur la commune de Vanvey, à l’orée de l’immense forêt de Châtillon-sur-Seine (900 ha d’un seul tenant), dans la partie nord de la Côte-d’Or. Cette chapelle est reliée à Vanvey et au village voisin de Villiers-le-Duc, par deux allées d’arbres ; le site est inscrit depuis 1943. Un important pèlerinage dédié à saint Phal, ou Fal, saint populaire en Champagne au VIe s. et une foire très renommée se déroulent aux abords jusqu’au XIXe siècle. Le cartulaire de Notre-Dame de Châtillon fait mention de l’église en 1124. La construction semble dater du XVe s. ; l’abbé Courtépée, historiographe de la Bourgogne au XVIIIe s., signale l’existence d’un médaillon portant la date de 1531 qui pourrait avoir été apposé lors d’une première restauration. La chapelle et son cimetière voisin demeurèrent dans l’indivision entre Vanvey et Villiers, non sans conflits, au cours du XIXe siècle.

En 1816, en raison de leur vétusté, la nef et les bras du transept furent démolis. La toiture est en laves, matériau très employé dans la région. Les murs, cantonnés de contreforts à ressauts, divisés par un bandeau, sont percés de baies à réseaux pour le chœur ; celles qui datent de la restauration de 1824 sont en arc brisé. Dans la partie haute se lit encore la trace des voûtes des chapelles disparues. Le porche, construit en 1824 dans un style néo-toscan, est l’œuvre de Simon Tridon. Il s’ouvre par trois arcades surmontées par un fronton triangulaire, est couvert d’un toit à deux versants, au-dessus duquel s’élève la haute tour de clocher. Celle-ci, qui comporte trois niveaux séparés par des cordons, est percée de baies géminées au dernier étage. Une flèche à égout retroussé domine l’ensemble : elle est en essentes de chêne refendu.

La chapelle est orientée et présente un plan massé, formé d’une travée couverte d’une voûte sur croisées d’ogives et d’une abside semi-polygonale couverte d’une voûte à six quartiers rayonnants. Les nervures retombent sur des colonnes engagées sans chapiteaux, à base prismatique, portant la marque du style gothique flamboyant. Ce qui justifie ainsi la date de 1531 donnée pour sa restauration. Les voûtes sont timbrées d’une clé en écusson pour la travée droite de chœur, annulaire pour l’abside. Celle-ci est ornée d’une piscine dont le linteau est en arbalète et d’une peinture murale représentant l’Annonciation avec un donateur et son saint patron (cl. M.H.  en 1965). Les murs ont conservé leurs badigeons aux couleurs ocre jaune et rose, sur lesquels sont peintes des croix de consécration anciennes (XVIIe s. ?) ; les nervures et les encadrements des baies sont également couverts d’un badigeon imitant la pierre, comme il était de tradition jusqu’au XIXe s., avant le décapage intempestif qui a sévi pour de nombreux édifices. La porte d’entrée est surmontée, du côté intérieur, par un massif de maçonnerie supporté par des corbeaux à redents, rappelant une bretèche.

L’architecte en chef Frédéric Didier note l’intérêt des enduits extérieurs, qu’il date du XVe s., d’une fraîcheur remarquable.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 9 147 € pour contribuer à la restauration de la flèche de sa charpente, et de sa couverture en essentes de châtaignier.

B. S.

 

Bibliographie :

Arch. dép. Côte-d’Or, série II O.

Bibl. mun. Dijon, Mss : abbé Cl. Denizot, Encyclopédie du département de la Côte-d’Or.

Inventaire général  des monuments et richesses artistiques de la France : dossier.

Arch. Sauvegarde de l’Art français : rapport de Fr. Didier, août 1999.

Le projet en images