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Église Saint-Martin. À proximité d’une cité gallo-romaine de grandes dimensions qu’on a parfois identifiée avec la place-forte bellovaque de Bratuspantium citée par César, Vendeuil a accueilli, dès le haut Moyen Âge, une communauté d’habitants dont témoignent les vestiges de nécropole de l’époque mérovingienne découverts près de l’église. La plus ancienne mention de celle-ci date de 1049 quand le pape Léon IX la cite parmi les biens de l’abbaye voisine de Breteuil qui conserva jusqu’à la Révolution le droit de patronage sur la cure de Vendeuil.

Les murs gouttereaux de la nef actuelle conservent sans doute, avec leur petit appareil de moellons issus des ruines gallo-romaines voisines et des baies en plein cintre, des vestiges de l’église antérieure au XIIIe siècle. À cette époque remonte la construction du chœur. Mais les dégâts subis durant la guerre de Cent Ans entraînèrent une reconstruction quasi complète de l’édifice à partir de la seconde moitié du XVe s., avec reprise considérable des maçonneries du chœur et édification d’un clocher en façade.

D’importantes restaurations furent effectuées durant le XIXe siècle : remplacement de la toiture de tuiles par de l’ardoise de Fumay, réfection des charpentes, reprise des parties hautes du clocher par l’architecte amiénois Deleforterie, reconstruction totale du bras sud du transept entre 1890 et 1893.

L’église comporte un clocher-porche élevé aux alentours de 1500. On accède à la salle du rez-de-chaussée voûté d’ogives par un élégant portail avec tympan ajouré couvert d’un arc surbaissé coiffé d’une accolade. De part et d’autre, un fin réseau d’arcatures tapisse le mur du clocher. D’étroites ouvertures rectangulaires ajourent l’étage du beffroi. Au-delà de la nef, très fortement reprise à l’époque moderne, le transept ne conserve plus que le bras nord de la fin du Moyen Âge avec des baies en arc brisé, et remplages flamboyants, en place seulement au nord. Le chœur à chevet plat et baies flamboyantes est vraisemblablement plus ancien, comme en témoignent les voûtes d’ogives qu’on peut dater du XIIIe ou du XIVe siècle. Les supports engagés qui recevaient les arcs ont été supprimés lors de l’installation de boiseries à l’époque moderne.

Pour la consolidation d’un contrefort du clocher et la restauration de la façade nord de la nef et du clocher, ainsi que les façades ouest et nord du bras nord du transept, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 16000 € en 2009.

Dany Sandron

 

 

Bibliographie :

J.-C. Cappronnier, note de synthèse sur l’église en vue de son inscription à l’Inventaire des Monuments Historiques, mai 2003.

 

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