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L’église paroissiale Notre-Dame de Vernou-en-Sologne, à 15 km au nord de Romorantin, se dresse au milieu d’un village typique du centre de la Sologne, avec ses maisons basses en brique entourées de bois, de landes et d’étangs.L’édifice apparaît dans les textes en 1130, date de sa concession par l’évêque d’Orléans à l’abbaye de Saint-Mesmin. C’est une importante construction du XIIIe s. dont les voûtes ont toutefois été remontées à diverses époques, flanquée au sud d’un collatéral datant du second tiers du XVIe siècle. L’église a subi une restauration d’envergure en 1896, œuvre d’A. Chauvallon, architecte à Romorantin.

À l’extérieur, les murs sont en moellons à chaînes et cadres de baies en pierre de taille, hormis la tourelle d’escalier, aux maçonneries brique et pierre. Le mur nord a conservé sur toute sa longueur sa belle corniche à modillons sculptés du XIIIe siècle. Les couvertures sont en tuiles plates, à l’exception de la flèche de charpente revêtue d’ardoises qui surmonte la première travée.

L’édifice, de plan rectangulaire à chevet plat, comporte cinq travées, la première barlongue et voûtée d’ogives à quatre quartiers, les autres de plan carré, couvertes de voûtes à liernes. Les ogives de la première travée, vraisemblablement la dernière construite, reposent au revers de la façade occidentale sur un faisceau de trois colonnettes dont les chapiteaux feuillagés pourraient dater de la fin du XIIIe s. ou du début du siècle suivant. Les supports des deux travées voisines ont été repris, de même que les voûtes, au XVe ou au début du XVIe siècle – à moins qu’il ne s’agisse d’inventions de Chauvallon dans le style des années 1500. Les voûtes d’origine devaient être plus fortement bombées, de même que celles des deux dernières travées, également refaites, mais dont subsistent les colonnettes qui les portaient, aux chapiteaux sculptés de feuillages à crochets.

Au sud des deux dernières travées s’étend un vaste bas-côté, également voûté d’ogives à liernes. Les nervures reposent sur d’élégants piliers cruciformes accostés de colonnettes dont les tailloirs composent une série de ressauts réguliers. Les chapiteaux, aux corbeilles habilement sculptées de feuilles d’acanthe animées par de petits personnages nus, et les énormes fleurs qui s’épanouissent sur les tailloirs, rappellent très directement l’art des tailleurs de pierre du chantier de Chambord, distant d’une vingtaine de kilomètres seulement.

Comme le montre l’amorce d’une travée supplémentaire dans l’actuelle sacristie, on avait prévu de prolonger le bas-côté sur toute la longueur de l’église, travaux qui auraient sans doute fait disparaître l’escalier en vis hors-œuvre, donnant accès au comble. Cet escalier, qui doit dater au plus tôt de la fin du XVe s., a été doté par A. Chauvallon d’une porte richement sculptée dans le style des années 1500, ouvrant dans la nef.

À l’intérieur, le maître-autel a conservé un retable du XVIIe s. qui proviendrait de l’église des capucins de Romorantin ; il est orné d’une Vierge à l’Enfant du XIVe s., fortement repeinte. On remarque aussi une belle clôture de chœur en fer forgé de la fin du XVIIIe s., ainsi qu’un lutrin et une grille de communion, datée de 1790.

Après la réfection, en 2006, du versant nord de la toiture, les travaux en cours portent sur la restauration de la charpente et de la couverture du versant sud du vaisseau principal et du bas-côté sud, pour lesquels la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 10 000 € en 2010.

Monique Chatenet

Le projet en images