Vézelay, Ermitage franciscain de La Cordelle

Située sur les hauteurs de Vézelay (Yonne), en contrebas de la célèbre basilique Sainte-Marie-Madeleine, La Cordelle est un ancien ermitage devenu le premier établissement franciscain fondé en France. À l’origine simple oratoire dédié à saint Fiacre et dépendant de l’abbaye bénédictine de Vézelay, le lieu était fréquenté par les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle ou venus vénérer les reliques de Marie-Madeleine.

En 1217, frère Pacifique, l’un des tout premiers compagnons de saint François d’Assise, s’installe sur le site avec plusieurs frères mineurs. Après une période d’éviction par les bénédictins, ils obtiennent, grâce au soutien du pape et de la famille des Chastellux, la restitution des lieux en 1234, qui prennent alors le nom de La Cordelle, en référence à la corde symbolique de leur habit. Le couvent, qui peut accueillir jusqu’à 25 frères, devient un centre de vie spirituelle et de prédication apprécié, notamment par le roi Saint Louis, qui s’y rend à plusieurs reprises.

Soumise aux destructions successives de la guerre de Cent Ans, des guerres de Religion et de la Révolution française, La Cordelle voit disparaître une grande partie de ses bâtiments. Toutefois, la chapelle Sainte-Croix, datant du XIIe siècle, a toujours été épargnée. Le couvent reconstruit au XVIIe siècle n’a laissé que quelques éléments visibles aujourd’hui, dont la salle de communauté (vers 1639), seul vestige du cloître, avec deux arcades d’origine. Cette salle, voûtée de pierre de Bourgogne, dotée de piliers massifs et d’un arc central, est devenue à partir de 1949, lors du retour des frères franciscains, le cœur de la vie quotidienne de l’ermitage : salle à manger, lieu d’accueil et de prière.

La façade ouest de la chapelle conserve une partie de la galerie du cloître d’origine, tandis que sa partie supérieure a été reconstruite en 1950. Aujourd’hui, trois frères vivent à La Cordelle, dans la tradition franciscaine, perpétuant huit siècles de silence, de prière et d’hospitalité.