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L’église Notre-Dame était le centre paroissial de la commune d’Écoman, réunie en 1971 à celle de Viévy-le-Rayé. Elle est citée dès le milieu du XIIe s. comme une possession de l’abbaye de Bourgmoyen de Blois. Tout ce secteur paraît très impliqué dans l’histoire féodale et militaire du nord du comté à Blois. Sur le territoire de l’ancienne paroisse Saint-Mandé, rattachée à Viévy-le-Rayé en 1790, subsiste une importante forteresse de terre qui appartenait, au XIe s., aux seigneurs de Beaugency, et la position stratégique de cette église d’Écoman comme son vocable laissent supposer une origine castrale que pourrait confirmer l’histoire du manoir tout proche, reconstruit au XIXe s., en aplomb de la vallée.

L’église se compose de deux parties : une longue nef romane couverte d’une voûte en charpente lambrissée, avec tirants et poinçons, et un chœur rectangulaire du XIIIe s. dont les deux voûtes d’ogives barlongues comme l’arc triomphal en plein cintre paraissent tardifs. La nef est éclairée au sud par quatre fenêtres ébrasées à l’intérieur ; la première, à l’ouest, plus petite, en plein cintre, est d’origine, les autres, plus larges et plus hautes, ont été agrandies à l’époque gothique. Sur le côté nord, il ne paraît y avoir eu que deux fenêtres dont l’une s’est trouvée condamnée par la construction du clocher. La nef était également éclairée anciennement par une grande baie en plein cintre du côté ouest, au-dessus de la porte d’entrée.

Le portail occidental du XIIe s. constitue le plus bel ornement de cet édifice. Encadré par deux contreforts aux bases moulurées et une corniche à modillons, il se compose d’une triple archivolte qui repose sur des piédroits à triple ressauts. L’ouverture, en plein cintre, est en quelque sorte soulignée par deux vigoureux tores qui correspondent aux deux colonnettes des ébrasements. Un cordon de pointes de diamant donne à l’ensemble un aspect précieux que complètent la présence des bases et chapiteaux des colonnes et les motifs, en plus faible relief, des bâtons rompus, feuilles nervées et chevrons des archivoltes.

Extérieurement, on notera l’adjonction au XVe ou XVIe s. de contreforts aux angles de la façade occidentale et au-dessus du portail roman, pour consolider le grand pignon, de même que sur les murs gouttereaux de la nef. C’est l’époque aussi où l’on a construit un grand clocher carré de trois étages sur le côté nord, près du chœur.

Le crucifix de l’ancienne poutre de gloire du XVIe s. et les statues de la Vierge et saint Jean ont été replacés dans la nef, sur le mur nord.

Pour aider à la reprise de certains éléments de charpente et couverture et compléments de maçonnerie, la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2006 une aide de 10 000 €.

Philippe Chapu

 

Bibliographie :

Fr. Lesueur, Les églises de Loir-et-Cher, Paris, 1969, p. 153.