• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Le village, cité en 1126 sous le nom de Vineae, appartenait à l’évêque de Langres, qui le donna en 1145 à l’abbaye de Moutier-Saint-Jean (Côte-d’Or).

L’église paroissiale, consacrée à saint Pierre, dont la silhouette basse s’ancre sur une pente, existait alors en partie. En effet, dans cet édifice en croix latine, précédé d’un porche, toute la partie orientale est romane, d’un roman archaïque, à défaut d’être très ancien.  La tour-clocher s’élève peu au-dessus des toits de l’église, percée sur chaque face de deux petites baies en plein cintre sous une couverture en lauzes à quatre pentes. Le portail de la façade occidentale regroupe, sous ses voussures externes en plein cintre, deux arcs trilobés marqués d’une croix, sculptés dans la pierre nue du tympan. Aux piédroits, les chapiteaux portant de petites têtes ou des bustes sont très stylisés. L’ensemble, étonnant, a été daté du XIVe s., mais pourrait être postérieur. Une console, ajoutée au-dessus du trumeau central, porte une belle statue du XVIe s. de saint Pierre, patron de l’église.

Un porche, bas et couvert d’un toit à deux pentes, est accolé à la façade occidentale. Lieu d’accueil avec ses bancs de pierre sur trois côtés, il est éclairé par des baies géminées dont les supports sont simplement moulurés de chanfreins verticaux et pourrait être tardif.

Le nef unique, formée de trois travées, a été construite à la fin du XVe ou au début du XVIe s., comme l’indiquent les colonnes engagées aux nervures pénétrantes et sans chapiteaux. Mais les fenêtres en plein cintre côté nord, en arc brisé côté sud, comme les voûtes d’ogives à la modénature simplifiée, ont été remaniées au XIXe siècle.

La travée droite de chœur qui supporte le clocher communique avec la nef, et avec les deux petites chapelles qui la flanquent, par des arcs brisés en pierres appareillées, au simple profil rectangulaire, décoré à l’intrados d’un tailloir en quart de rond. Sa voûte en berceau transversal est renforcée d’un arc formant bandeau, tandis que les chapelles sont couvertes d’une voûte en berceau brisé. L’abside, sur plan carré, est voûtée d’un berceau longitudinal légèrement brisé. Les fenêtres qui éclairent la travée de chœur et l’abside latéralement, sont de petite taille, en plein cintre et à profond ébrasement intérieur ; les fenêtres des chapelles sont inégales, étroites au nord, plus larges au sud ; le mur de chevet est percé de deux baies jumelles, surmontées d’une plus petite aux limites de la voûte.

Les travaux nécessaires comprenaient la réfection de la toiture et la zinguerie. La Sauvegarde de l’Art Français a apporté en 2002 une aide de 4 000 €.

L. S.-P.

 

Bibliographie :

M. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, Paris, 1868, col. 99.

M. Pignard-Péguet, Histoire de l’Yonne, Paris, 1913, p. 663-664. (Réimpression : Histoire des communes de l’Yonne, 01960 Péronnas, 1998.)

Le projet en images