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La chapelle Saint-Claude s’accroche à un éboulis schisteux qui domine de deux cents mètres environ la vallée de l’Espagnole confluant ici avec le Var. Elle fut fondée vers 1500 par Claude Remusati, sans doute en action de grâces après la terrible peste de 1498. Saint Claude († 696), archevêque de Besançon puis abbé du monastère jurassien de Saint-Oyend, fut un saint très populaire dans le Sud-Est. Il passait pour protéger des épidémies et intervenir en faveur des enfants morts sans baptême. La communauté lui vouait un tel culte qu’en 1690, elle lui consacra vingt-deux « Claude » et « Claudia ». De cette époque subsiste le tableau surmontant l’autel-tombeau en stuc. Il représente la Vierge piétinant le serpent, encadrée de deux saints évêques identifiés par leurs noms : Claude à dextre, Honorat à senestre. Au-dessous, deux saints vêtus de bure – François d’Assise et peut-être Louis de Gonzague – Les deux franciscains entourent un prince reconnaissable à son sceptre et à son manteau à camail d’hermine. Il s’agit de Victor Amédée II duc de Savoie, qui passa par Villars en mai 1689. Ce tableau naïf, daté de cette année-là et réalisé en mémoire de l’événement, ajoute à l’intérêt de cette modeste chapelle.C’est une très petite construction rectangulaire (5,83 m ´ 5,40 m) en moellons, couverte d’une voûte en berceau. Toutes les maçonneries étaient enduites et peintes. Une banquette de pierre court intérieurement le long des murs. Le sol est dallé de carreaux de terre cuite. La façade, dont l’enduit ocre a été restitué, est typique, avec son oculus quadrilobé et ses deux fenêtres munies de grilles qui flanquent la porte et permettent de voir l’autel de l’extérieur. Sur le petit terre-plein qui la précède se dresse la croix habituelle, fixée sur un socle de pierre. L’édifice avait souffert d’un long abandon. Il servit jadis d’entrepôt. La Sauvegarde a accordé en 1986 une subvention de 12 000 F pour concourir aux travaux de mise hors d’eau (notamment réfection de la couverture en tuiles rondes), entrepris grâce à l’action de l’association Lou Savel.

J.T.

Le projet en images