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L’église paroissiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul était jadis une vicairie perpétuelle relevant de la mense épiscopale de Poitiers (de Villâ lutosâ, 1326, Fanhianâ, 1516).

L’édifice, qui mesure 31 m de long, comprend une nef unique romane de trois travées de la fin du XIIes., ou même plus tardive, suivie d’une travée barlongue sous clocher, puis d’un chœur rectangulaire de la fin du Moyen Âge, assez nettement désaxé vers le sud. Un étroit collatéral méridional à voûtes d’ogives de plan barlong, communique avec l’église sur toute sa longueur par des arcades brisées. Il s’agit en fait de chapelles seigneuriales, ajoutées au XVIes. à des dates différentes, et dont on a supprimé les cloisons séparatives. Dans la nef, des dosserets supportent les arcs nettement brisés d’une arcature latérale, et les colonnes qui y sont engagées marquent l’emplacement des doubleaux disparus d’un berceau brisé détruit, remplacé par un tillage. Comme dans nombre d’églises romanes tardives de la région, les chapiteaux sont nus, ou ornés de feuilles d’eau très dépouillées. Les fenêtres sont en plein cintre, sans décor. La travée sous clocher-porte, sur des tablettes d’angle obliques que supportent des modillons, un cordon de billettes qui soulignait une calotte refaite. Une croisée d’ogives tardive couvre le chœur, éclairé à l’est par une baie à réseau flamboyant.

L’extérieur est très dépouillé. D’épais contreforts renforcent les gouttereaux. Dans la travée orientale, au nord de la nef, une puissante arcature murée en arc brisé, reposant sur des chapiteaux à feuilles d’eau, paraît correspondre à une ancienne porte secondaire. Prise dans un corps quadrangulaire au nord-ouest du clocher, une vis dessert ce dernier, qui forme une tour carrée élevée à deux étroites baies rapprochées par face sous un toit bas en pavillon. La façade occidentale est austère. Une porte en plein cintre à voussures nues, aux arêtes à peine chanfreinées reposant sur des impostes que reçoivent des jambages redentés, n’offre guère comme décor que les pointes de diamant de son archivolte. Une fenêtre sans décor la surmonte. Le pignon d’origine a été refait à l’époque classique sous forme d’un entablement horizontal, comme il est fréquent dans ces contrées. Une porte en accolade ouvre à l’ouest du collatéral.

Pour restaurer les façades ouest et nord ainsi que le versant sud de la couverture du chœur, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 6 000 € en 2007.

 

Pierre Dubourg-Noves

 

Bibliographie :

Abbé J. Nanglard, Pouillé, t. III, p.249, t. IV, p. 559.

  1. George, Les églises de France, Charente, Paris, 1933, p. 283-284.
  2. Dubourg-Noves, Les églises de Charente(à paraître).

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