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Chanu est une ancienne commune réunie à Villiers-en-Désœuvre en 1844. La paroisse dédiée à saint Pierre relevait des chevaliers du Temple, puis de Saint-Jean-de-Jérusalem, puis de l’ordre de Malte qui possédèrent successivement la commanderie fondée au XIIe siècle. L’église paroissiale située à proximité de la commanderie était déjà ruinée en 1818, ainsi que le montre le cadastre napoléonien. La commanderie et l’église, avec leurs enclos respectifs, constituent le cœur du village.

L’ancienne église est située dans un enclos adjacent et parallèle à celui de l’ancienne commanderie implantée au sud. L’église clôt au nord l’enclos paroissial, qui est toujours à usage de cimetière.

L’édifice est constitué d’une nef en ruine, d’un chœur à chevet plat et d’une chapelle méridionale ; le chœur est légèrement plus étroit que  la nef. Les élévations sont en blocage de moellons calcaires noyés dans du mortier, qui offrent une grande similitude avec les maçonneries de la commanderie voisine.

Le chœur à pignon découvert est abrité par une toiture à longs pans en petites tuiles plates, tout comme la chapelle sud, surmontée d’un petit clocher carré en charpente essenté d’ardoise. Le chevet est percé dans l’axe d’une baie cintrée surmontée d’un oculus. La façade nord comporte trois baies cintrées de dimensions variées, dont l’une, agrandie, semble correspondre à un remaniement. L’église a été fermée, probablement au XIXe s., au niveau de l’arc triomphal resté lisible dans les maçonneries en moellons et ciment gris ; une porte permet d’accéder au chœur. Le flanc sud présente les mêmes maçonneries sur lesquelles subsistent quelques vestiges d’enduit ; les seuls percements visibles sont les baies du croisillon, baie cintrée à l’est, baie cintrée surmontée d’un oculus dans l’axe du pignon méridional, porte à l’ouest donnant accès au croisillon.

Cette partie de l’édifice est soigneusement maintenue hors d’eau par la commune qui a procédé à une réfection des couvertures.

La nef, ruinée, est toujours parfaitement lisible, dans la mesure où l’ensemble des maçonneries arasées au  faîte des murs sont encore en élévation. Également en moellons noyés dans du mortier, les maçonneries de la nef ont fait l’objet d’une restauration complète ; elles ont pris une chaude couleur ocre qui contraste avec le reste de l’édifice. L’accès à l’église est situé au nord de la nef : il s’agit d’un percement couvert d’un arc en accolade ; une grande arcade cintrée est ouverte au sud vers le cimetière. Le pignon occidental présente une baie haute dans l’axe mais aucune ouverture en partie basse ; il est épaulé par deux contreforts plats à un seul glacis.

La présence ponctuelle d’appareil en arête de poissons dans la nef permet de supposer que la construction d’origine remonte à l’époque médiévale et qu’il en subsiste des vestiges conservés lors des reconstructions du XVIe siècle. Bien qu’abandonnée et ruinée depuis le XIXe s., cette ancienne église a fait l’objet de campagnes de travaux depuis le XIXe s., qui ont permis d’éviter sa disparition. Elle sert aujourd’hui de chapelle.

Pour des travaux de consolidation et de mise en sécurité des murs de la nef, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 7 622 euros en 2002.

É. W.

 

 Bibliographie :

M. Charpillon et abbé A. Caresme, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure, t. II, Les Andelys, 1879, p. 1000. (Réimpressions : Paris, 1966, 1992.)

« Église Saint-Pierre de Chanu », Nouvelles de l’Eure, n° 1, 1959, p. 28.

M. Miguet, « La commanderie de Chanu », Amis des monuments et sites de l’Eure, n° 44, 1987, p. 15-31.

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