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Église Saint-Denis. Les premières mentions de Villiers se rapportent dans la seconde moitié du XIIe s. à la présence de chevaliers portant ce nom parmi les vassaux des vicomtes de Château-Thierry, dans l’orbite des comtes de Champagne et de Brie. Le village porta différents noms, Vilare juxta Charliacum (1247), Villiers-sur-Marne, Villiers-aux-Pierres et depuis le XIXe s. Villiers-Saint-Denis. Il relevait au Moyen Âge du diocèse de Soissons.

À l’époque moderne, les familles des seigneurs locaux marquèrent l’histoire de l’église de Villiers. Marie de Bus, dame de Villiers, fut inhumée en 1501 dans l’église où est conservée sa pierre tombale. De sa descendance, liée à la famille de Ravenel, on trouve d’autres traces dans l’église avec une seconde pierre tombale du XVIe s. portant l’effigie de Claude de Ravenel. Les armes de cette famille figurent parties avec celles de Gennes (avant 1636) sur une clef de voûte du bas-côté sud, ce qui témoigne de l’intervention de Jacques de Ravenel, seigneur de Sablonnières et de Villiers, qui avait épousé Claude de Gennes et mourut en 1636.

Charles Courtin, lieutenant aux Chevau-légers de la Reine, avait épousé en 1679 Charlotte de Viels-Maisons. En 1693, la terre de Villiers fut érigée en comté en sa faveur. C’est sans doute en son honneur que fut peinte la litre funéraire dont subsistent des vestiges dans le bas-côté sud de la nef de l’église.

L’église présente un plan en croix latine. Précédée d’une façade-pignon sur laquelle est venu se greffer un portail à large voussure courbe sous fronton au XVIIIe s., la nef à trois vaisseaux de trois travées présente une nette dissymétrie dans le traitement de chacune de ses moitiés nord et sud où subsistent des vestiges de l’église romane dans les piliers cruciformes, notamment dans la dernière travée du bas-côté nord, voûtée d’arêtes, sous le clocher. Les bas-côtés ont été élargis et voûtés à l’époque moderne, sans doute en même temps qu’on reprenait le couvrement du vaisseau central, aveugle, à l’instigation des seigneurs du lieu dont les armes figurent sur les clefs et quelques pierres tombales dans les bas-côtés.

Les parties orientales avaient fait l’objet d’une réfection au XIIIe s., dont témoignent les piliers composés à chapiteaux ornés de crochets, les arcs au profil caractéristique (bandeau entre deux tores pour les doubleaux, onglet entre deux tores ou tore en amande pour les ogives), et le triplet sous oculus du mur de chevet plat. Le bras sud du transept a été renforcé de contreforts obliques ultérieurement et le bras nord semble avoir été reconstruit à l’époque moderne.

L’église conserve un mobilier intéressant, des fonts baptismaux du XIIIe s., avec cuve hémisphérique sur support cylindrique cantonné de quatre colonnettes détachées, et quelques statues de dévotion du XVIe au XVIIIe siècle.

En 2005, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 7 000 € pour la réfection de la couverture en tuiles.

Dany Sandron

 

Bibliographie :

Conservation du patrimoine historique et mobilier, Aisne (Laon ) : rapport de J.-Cl. Druesne, juin 1999.

  1. Moreau-Nélaton, Les églises de chez nous. Arrondissement de Château-Thierry, t. III,Paris, 1913.

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