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L’église de Warhem est une hallekerque à trois nefs de style gothique avec une puissante tour carrée au centre, surmontée d’une flèche octogonale. Elle se compose de trois vaisseaux de trois travées terminés par trois absides. La façade occidentale se compose de trois pignons épaulés pàr des contreforts. Les deux pignons latéraux sont semblables. Le pignon central est percé d’une porte d’entrée en arc de plein-cintre surbaissé, surmontée d’une grande baie aveugle contenant un calvaire de dimensions proportionnées à celles de la baie. La tour carrée est en briques jaunes épaulée de contreforts d’angle. Elle est percée dans sa partie supérieure de deux arcatures plein-cintre contenant chacune deux fenêtres jumelées et un oculus de style gothique. Elle est couronnée par une balustrade dont chacun des angles est garni d’un pinacle. L’épiderme en briques de la tour est assez dégradé du côté occidental. Sa flèche de briques octogonale culmine à 63 m. A l’intérieur, quatre grosses piles marquent l’emplacement de la tour qui comporte contre sa pile Nord-Ouest une tourelle d’escalier avec une voûte à la Rihour. La façade sud comporte six travées percées chacune d’une fenêtre. Sur la façade nord, une chapelle avec chevet à trois pans occupe la 4e travée.

La fenêtre axiale de cette chapelle est aveugle. A l’Est, on observe les trois absides et une sacristie placée derrière l’abside Sud. L’abside de la nef centrale est plus longue que les autres d’une travée droite, son chevet est à trois pans, la baie est aveugle. Chacune des baies des absides latérales, également à trois pans, est aveugle. Les nefs sont séparées, par des colonnes à bases cylindrique et chapiteaux octogonaux sans décor. Elles supportent de larges arcades brisées. A l’origine, la brique de sable était recouverte d’un enduit disparu dans les travaux des années 1959-1962. L’espace sous la tour est couvert d’une voûte d’ogives nervurées à liernes et tiercerons avec un trou central pour les cordes dès cloches. La retombée se fait sur des culots représentant le Tétramorphe. Aujourd’hui, seul le taureau de Luc est encore reconnaissable. Le reste du couvrement de l’église est en berceau lambrissé et compartimenté par des nervures avec entraits. Les sablières portent des blochets à tête d’angelots. Le pavement de l’églisè: est assez varié: dans le chœur, il s’agit de dalles en marbre noir et blanc; dans la chapelle de la Sainte Vierge, ce sont des losanges de marbres de différentes couleurs, dans le reste de l’église, un mélange non homogène de dalles noires et blanches recouvre entièrement le sol.

La commune de Warhem est située entre Bergues et Hondschoote, au sud-est de Dunkerque. Avec une superficie de 2784 hectares, elle fait partie des plus vastes communes de l’arrondissement. L’église Notre-Dame de l’Assomption est indissociable de son histoire. En effet, c’est autour de cet édifice, qui a exercé un rôle social et cultuel, que s’est progressivement formé le cœur du village. Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 26 juin 2006.

Les premiers offices religieux y ont été célébrés en 1208 par Bauduin Samuel, moine de l’abbaye de Bergues. Depuis sa construction, l’église n’a pas été épargnée par les événements. Elle est incendiée en 1566, suite aux troubles religieux liés à la «Révolte des Gueux» (1566-1567). Un premier tremblement de terre la détruit, le 5 avril 1580, et seule la tour subsista. De 1587 à 1630, les travaux de restauration du chœur, des chapelles latérales et des trois nefs de style gothique se succèdent et lui donnent sa configuration actuelle d’église-halle. Un deuxième tremblement de terre, le 18 septembre 1692, nécessite la reconstruction de la flèche octogonale. Terminée en 1694, elle culmine à 63m et est assise sur une puissante tour carrée centrale dont les piliers font 4,5m de côté et qui est probablement la partie la plus ancienne (12e siècle).

C’est de son territoire autrefois sablonneux, que Warhem, paraît tirer son nom: ar ou aere signifierait sable en langage celtique et hem veut dire séjour, habitation. Warhem serait donc synonyme de résidence dans le sable ou au milieu des sables. La première mention écrite de la terre de Warhem date de 938 au moment où elle achetait par un châtelain de Bergues qui la donne aux moins de l’abbaye de Saint-Winoc. Cette donation de la terre de Warhem aux moines de l’abbaye de Saint-Winoc fut confirmée en 1067 et 112L C’est probablement à cette époque que fut construite l’église détruite au XVI° siècle et dont subsiste encore la tour avec des modifications. Le premier curé n’est mentionné qu’en 1208. Les Gueux dén:uisirent l’église une première fois dans l’après-midi de !’Avent de 1566. En janvier de l’année suivante, ce qu’ils n’avaient pas encore pu détruit, fut saccagé. Les travaux de reconstruction furent entrepris sans tarder : le chœur et les chapelles latérales furent achevés en 1587 (millésime porté sur la face est du mur diaphragme méridional). En 1609, les habitants sont autorisés à percevoir une taxe sur les débits de bière et de vin afin de poursuivre la reconstruction de l’édifice qui se termine en 1630 (millésime porté sur le pignon central) par l’achèvement des trois nefs. En 1692, un tremblement de terre endommage les voûtes et la tour dont la flèche octogonale est reconstruite en 1694 (millésime). La chaire à prêcher date de 1742. Quelques travaux de restauration ont été entrepris entre 1808 et 1863, notamment la réfection de la flèche en 1833. Le cimetière qui entourait l’église, a été déplacé en 1842. La dallage de Péglise a été renouvelé par Ririgot, tailleur de pierre à Bergues avec des pierres noires de Basècle en 1860. Le grand orgue provenant de l’église des Dominicains de Bergues, fut restauré par Neuville, facteur d’orgue à Rexpoëde, en 1865, puis par Loucke en 1925. Les vitraux furent installés par le maison Colpaert de Lille en 1895-97. En 1895, on déplaça la chaire du 2e au 1er pilier de la nef (avec disparition des boiseries entourant la colonne), puis à une date indéterminée, on l’y replaça. L’horloge du clocher a été posée en 1905-06. La flèche a été restaurée en 1926.

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