Début mars, l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris nous faisait l’honneur d’accueillir notre Cercle de Mécènes pour une visite passionnante de la prestigieuse institution et de son site historique.

200 ans d’histoire

C’est en 1819 qu’est officiellement instituée par une ordonnance de Louis-Philippe, l’Ecole des Beaux-Arts, héritière des Académies royales de peinture et de sculpture, fondées en 1648 par Mazarin et dissoutes en 1793 par la Convention.

Originellement implantée dans la Grande Galerie du Louvre, l’école quitte le palais transformé en musée sous Napoléon pour rejoindre en 1805, dans une installation précaire, le collège des Quatre-Nations, rue Mazarine, aujourd’hui siège de l’Institut de France.
En 1817, un décret royal attribue à l’institution les locaux de l’ancien musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir, établi lui-même dans l’ancien couvent des Petits-Augustins fondé au XVIIe s. par Marguerite de Valois.

Ainsi l’école des Beaux-Arts se déploie-t-elle au coeur de Saint-Germain-des-Près, entre la rue Bonaparte et le quai Malaquais, sur deux hectares de bâtiments, entièrement classés au titre des Monuments historiques.

Plan actuel de l’école

Un projet architectural ambitieux

C’est l’architecte François Debret (1777-185) qui s’est vu confié l’édification des nouveaux locaux dédiés à l’installation des Beaux-Arts. Il fait construire le bâtiment des Loges, dédié au déroulement des concours, et conçoit le Palais des études dont la construction sera parachevée par son élève et beau-frère, Félix Duban (1797-1872).

Dans l’axe du Palais, l’amphithéâtre d’honneur servait aux cérémonies officielles et à la remise des Grands Prix de Rome. L’hémicycle est entièrement couvert d’une impressionnante fresque réalisé par Paul Delaroche en 1841 et représentant  La Renommée distribuant les couronnes. 

La fresque du Palais des études regroupant les portraits imaginaires des peintres, sculpteurs et architectes les plus célèbres des écoles européennes depuis l’Antiquité.

Félix Duban fait édifier le bâtiment des expositions, donnant sur le quai Malaquais, aménage les cours d’entrée côté rue Bonaparte ainsi que la Chapelle des Louanges et son cloître, dit Cour du Murier, derniers souvenirs de l’ancien couvent fondé par la reine Margot. Félix Duban réemploie des éléments architecturaux et décoratifs provenant du musée des Monuments français restés en place après la dispersion des collections.
L’école trouve sa forme définitive en 1883 avec l’achat de l’hôtel de Chimay et de ses annexes des XVIIe et XVIIIe siècles.

Une école pour devenir artiste

Non contents de découvrir les bâtiments historiques des Beaux-Arts, nos mécènes ont de surcroît eu le plaisir d’accéder aux emblématiques lieux d’enseignement et d’apprentissage qui accueillent chaque année de nouvelles promotions d’étudiants triés sur le volet pour devenir de futurs artistes.

L’amphithéâtre des morphologies où comment apprendre à dessiner le corps humain dans les moindres détails de son anatomie.

Comme un dernier moment de grâce avant la période plus trouble qui s’est ensuite imposée à nous tous, cette visite a laissé aux uns et aux autres un souvenir tout particulier.

Puissent ici être chaleureusement remerciés de leur accueil exceptionnel nos hôtes et guides, M. Aurélien Davrius, professeur d’histoire de l’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais, M. Alexandre Leducq, conservateur des bibliothèques et Mme Fabienne Grolière, responsable du mécénat à l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts.