Encourager les conservateurs à publier leur thèse

Chaque année, la Sauvegarde de l’Art Français décerne une distinction à un doctorant issu des universités françaises, en reconnaissance de l’excellence et de la signification de ses recherches en histoire de l’art. Cela inclut les études sur l’architecture, les arts et le patrimoine français, depuis le Haut Moyen Âge jusqu’à la première moitié du XXe siècle. L’objectif de ce prix académique est de valoriser les nouveaux docteurs de l’université et de faciliter la diffusion de leurs thèses par le biais de publications de grande qualité éditoriale.

Doté d’une somme de 10 000 €, le Prix Lambert se divise en deux volets complémentaires dans le cadre d’un projet éditorial : une récompense attribuée directement au chercheur et un soutien financier destiné à l’éditeur pour la publication de la thèse, octroyé suite à la soumission du manuscrit. Ce prix est rendu possible grâce au soutien financier de Thomas Lambert, un ancien étudiant de l’École normale supérieure et membre du conseil d’administration de la Fondation, représentant les amis et bienfaiteurs.

Charlotte Duvette, historienne de l’Art et de l’Architecture, lauréate du prix Lambert 2023 pour sa thèse « Les transformations de Paris étudiées à travers l’évolution de la maison urbaine de 1780 à 1810 »

Remise du Prix Lambert 2023Mardi 16 janvier, Alain Mérot, président du prix Lambert, Thomas Lambert, mécène du prix et Olivier de Rohan Chabot, président de la Sauvegarde, remettaient la cinquième édition du prix Lambert à Charlotte Duvette pour récompenser l’excellence de son travail et soutenir sa publication.

« L’objectif de cette thèse est de repenser la relation entre l’évolution du tissu urbain parisien et une forme d’architecture domestique mal connue : la maison urbaine. Il ne s’agit pas de revenir sur la genèse de cet habitat, mais de questionner sont état à un moment précis : 1780-1810. Cette étude contribue à faire connaître des praticiens oubliés, à faire émerger les pratiques constructives les plus répandues, ou encore à démêler le lien entre l’image des maisons publiées et leur réalité bâtie. Les lotissements engagés à la fin de l’Ancien Régime sont davantage considérés pour leur remplissage à travers le procédé du sous-lotissement et les petites transactions qui s’en suivirent. Les architectes déjà célèbres en leur temps sont étudiés au regard du pendant le moins visible de leur production. Celle de leurs confrères est observée sur un pied d’égalité, en partant du principe qu’un Michel Duval ou qu’un Guireaud de Talairac produisait des ensembles aussi intéressants que la triade Bélanger, Brongniart et Ledoux. Les caractéristiques de ces maisons urbaines protéiformes émergent de l’analyse du corpus réuni – à l’image des terrasses aménagées en jardin – et illustrent les capacités d’adaptations des maîtres d’œuvre. La prolifération d’images et de commentaires dont elles sont l’objet permettent de saisir la place qu’occupaient ces demeures non plus dans la ville, mais dans l’espace public. Ce travail favorise la réévaluation de cas d’études tantôt inconnus, tantôt lacunaires, à l’aune d’une mise en contexte nouvelle »

Charlotte Duvette