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Église Saint-Martin. Le village est situé à vingt kilomètres de Casteljaloux, dans la partie landaise de l’ancienne vicomté de Gabardan, à l’extrémité orientale du département. Arx est arrosé par le Midou.

La terre qui appartint aux Prémontrés de Saint-Jean-de-Castelle passa à la fin du Moyen Âge à Augier de Bresquit. Le curé d’Arx était un des six chanoines de la collégiale Saint-Saturnin de Sos. Jacques Gardelles, dans son étude sur les fortifications élevées, dès les XIIIe-XIVe s., dans cette région disputée entre le roi de France et la Guyenne anglaise, mentionne Arx pour la chambre forte construite au-dessus de l’abside de son église. Au cours des troubles, cette chambre haute fut en partie démolie, ce qui entraîna l’effondrement de la voûte de l’abside, tandis que le clocher-mur perdait  son pignon. L’édifice, en partie reconstruit, fut agrandi de deux collatéraux en 1522.

Le plan de l’église se compose d’une nef de deux travées, d’un chœur de même longueur, d’un chevet droit et d’une abside en hémicycle. La nef est flanquée de deux bas-côtés inégaux, celui du nord étant plus large que celui du sud ; une petite sacristie a été construite au sud-est de l’édifice.

À l’extérieur, le pignon aigu du clocher mur et le sommet de la tourelle qui le flanque, dominent, du côté occidental, l’ensemble des bâtiments de l’ancien presbytère, construits en angle droit par rapport à l’église : ainsi accède-t-on au portail occidental de l’édifice en passant sous le porche qui traverse l’ancien prieuré. La porte extérieure en anse de panier moulurée date du XVIIe siècle. Le portail de l’église est orné de trois voussures toriques qui reposent sur des colonnettes par l’intermédiaire de chapiteaux très stylisés. Ce portail s’inscrit dans une grande arcade dont le sommet devait monter jusqu’au niveau de l’actuelle chambre des cloches : en arc brisé, il s’appuie contre le clocher-mur, disposition qui n’est lisible que du premier étage du prieuré. Il n’abrite pas de rosace, mais une très haute meurtrière que l’on peut apercevoir depuis la nef de l’église.

Deux tourelles situées du côté méridional abritent des escaliers : l’une donne accès aux parties hautes du clocher, l’autre à celles de la chambre forte. La tourelle occidentale, dans l’angle sud-ouest du clocher, date peut-être des travaux du XVIe s., sans doute desservait-elle un logis d’étage et la chambre des cloches. La tourelle orientale à cinq pans, hors-œuvre, se situe à l’aplomb de l’arc triomphal. La hauteur de l’abside à l’est, sans autre ouverture que trois fenêtres meurtrières sur chaque face, lui confère une allure imposante.

L’intérieur de l’église est voûté sur des croisées d’ogives qui reposent sur des culots. De grandes arcades ouvrent de la nef sur les bas-côtés. Les piles, à facettes, sont ornées de chapiteaux formant des frises sculptées savoureuses, mais souvent maladroites, qui sont sans doute des réemplois. On a pu avancer que la représentation du joueur de cornemuse était relativement précoce. La construction de certaines de ces piles indique une rupture : le fût de la partie supérieure s’élève simplifié au-dessus de la partie inférieure, cantonnée de colonnes engagées.

En 2003, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 21 343 € pour les travaux portant sur la maçonnerie du chevet, une intervention de consolidation dans les deux tourelles, une révision de la charpente et de la couverture.

Fr. B.

 

Bibliographie :

D. Chabas, Villes et villages des Landes, t. III, Capbreton, 1972, p. 49-51.

J. Gardelles, « Architecture et art monumental au Moyen Âge », Landes et Chalosse, dir. S. Lerat, t. I, Pau, 1983, p. 370

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