Banize, Église Saint-Sulpice

Église paroissiale. Placée sous le vocable de saint Sulpice de Bourges, elle était au patronage de l’abbaye du Moutier-d’Ahun.

Conforme au parti préconisé habituellement pour la reconstruction systématique des églises dans le diocèse de Limoges au XV^e s., l’édifice offre un vaisseau unique de trois travées terminé par un mur droit, la dernière travée servant de chœur, sans différence de hauteur ni de largeur (longueur totale 20 m). Des voûtes d’ogives couvrent le tout. Les nervures, les formerets et les doubleaux aux profils amincis retombent avec légèreté sur des colonnettes à pans. Leurs chapiteaux polygonaux présentent un décor dont le caractère rustique et les archaïsmes ne manquent pas de saveur : crochets, feuillages, fleurs de lis renversées, masques humains.

Le chevet plat est éclairé par une longue baie étroite, en partie obturée par des boiseries classiques. Elle est surmontée par un trilobe. Une piscine double est creusée dans le mur sud du chœur.

L’édifice se présente bien aussi à l’extérieur. Les murs ont été surélevés, peut-être à la fin du XVI^e s., dans un but défensif, les pignons et les contreforts repris, mais sans altérer l’aspect général. Un clocher en charpente moderne se dresse au-dessus de l’extrémité occidentale.

La façade bénéficie d’un joli portail dont les voussures toriques en cintre brisé retombaient sur des colonnettes malheureusement disparues. Il reste les chapiteaux formant frise, qui se prolongent sur les murs, comme d’habitude.

Le fond du chœur est occupé par un autel en bois doré du XVIII^e s. et par des boiseries dignes d’intérêt. À signaler aussi une Vierge de Pitié rustique en bois de la fin du Moyen Âge (cl. M.H.). L’église abritait jadis une châsse en émail champlevé du XIII^e s. dont une face représente la messe de saint Sulpice. Elle est abritée aujourd’hui au musée de Guéret.

Une aide de 22 867 € a été versée en 2001 par la Sauvegarde de l’Art français pour la  restauration de la façade, de la toiture et du clocher, dont l’état de délabrement avait été aggravé par la tempête de décembre 1999.

J. Th.

Bibliographie :

L. Lacrocq, Les églises de France. Creuse, Paris, 1934, p. 14-15.