Hauts-de-France, Nord (59)
Dunkerque , Chapelle Notre-Dame-des-Dunes, Maquettes de bateaux (ex-voto)
Objet d’art

Ces maquettes sont conservées dans la chapelle Notre-Dame-des-Dunes à Dunkerque (59). Elles ont été sélectionnées dans le cadre de la campagne lycéenne « Les lycéens à la découverte du Plus Grand Musée de France » en 2023. Grâce à la forte implication des élèves du lycée Georges Guynemer de Dunkerque, elles ont bénéficié de 10 000 euros pour leur restauration et ont été réinstallées dans leur chapelle en mai 2025.
À quelques jours de passer leur Bac professionnel, le 9 mai 2025, les lycéens de Guynemer ont pu découvrir à la Petite Chapelle de Dunkerque les maquettes entièrement restaurées, épilogue de leur projet au long cours ! Deux maquettes qui sont appelées à être à nouveau suspendues, à l’entrée de l’édifice religieux, de part et d’autre de l’orgue.
La commune
La commune de Dunkerque, située dans le département du Nord, est un port historique avec une longue tradition maritime. Ville emblématique du littoral français, elle a joué un rôle central dans l’histoire maritime, en particulier durant les grandes périodes de guerre. La chapelle Notre-Dame des Dunes, lieu de culte et de recueillement, abrite plusieurs œuvres d’art, dont les célèbres maquettes de voiliers trois-mâts, témoignant de l’importance de la navigation dans la région. Ces maquettes ont non seulement une valeur historique, mais aussi un lien direct avec l’identité maritime de la ville.
Les œuvres
Les deux maquettes de voiliers trois-mâts, datant de la première moitié du XXe siècle, sont des représentations minutieuses de navires caractéristiques de cette époque. Ces maquettes, mesurant respectivement 65 x 102 cm et 100 x 110 cm, ont été exposées dans la chapelle Notre-Dame des Dunes avant d’être déplacées dans la cave du presbytère de Saint-Eloi. Elles ont ensuite été réinstallées dans la sacristie de la chapelle lors du récolement de 2022. Bien que leur auteur soit inconnu, ces maquettes sont des objets précieux, inscrits à l’Inventaire des Monuments Historiques en 1982, et elles témoignent d’une époque où la ville de Dunkerque était au cœur de l’activité maritime européenne.
témoignage de la restauratrice, agnès blossier
« Lorsque des maquettes de bateaux ou des sculptures sur bois arrivent à l’atelier, je fais d’abord un premier bilan de leur état, tout en faisant des recherches historiques afin de comprendre la technique de construction utilisée au début du siècle dernier pour l’une, et dans les années 1920-1930 pour l’autre. Il s’est avéré que les deux maquettes dunkerquoises – un trois-mâts barque vert et blanc et un trois-mâts goélette noir et vert -, étaient fort abimées avec notamment de multiples fractures de mâts et des cordages en très mauvais état ou quasi-inexistants, car les fines fibres textiles employées n’apprécient ni les UV, ni les poussières, ni l’humidité. Au total, leur restauration a nécessité un an de travail : 190 heures pour l’une et 150 heures pour l’autre.
Il y a eu deux principaux pôles de travail : la coque et le gréement, qui requiert des techniques spécifiques. Après avoir anoxié les deux bateaux, c’est-à-dire placés dans une enceinte étanche où l’oxygène est remplacé par de l’azote pour tuer les insectes, je les ai dépoussiérés puis nettoyés tout en préservant la peinture. J’ai ensuite tourné puis assemblé de petites pièces en bois avec des colles de poissons ultra efficaces et fabriqué des cordages que j’ai remontés sur les mâts. En fait, il faut tout le temps s’adapter, trouver parfois des astuces et conserver au maximum l’existant. »
la parole aux lycéens !
« Lorsque l’on m’a expliqué le projet, j’ai tout de suite privilégié la restauration des deux maquettes de bateaux, car c’est un symbole fort de Dunkerque. On a fait un discours argumenté pour défendre ces œuvres d’art, car il s’agit bien de cela. Puis, on a présenté notre choix à Paris et cela a été un grand moment. On nous a fait confiance, et dans la capitale, on a démontré que la Fondation et tous les financeurs du projet avaient eu raison de croire en nous. Cela m’a beaucoup touchée ! Et puis, on nous a tout expliqué sur la restauration des maquettes. C’est un processus passionnant ! C’est magnifique de pouvoir mener un projet à son terme dans un délai de trois ans, de la Seconde à la Terminale. Grâce à ce parcours, j’ai privilégié le bois au PVC en faisant un stage d’ébénisterie à Malo-les-Bains. J’ai pris la mesure du volet artistique de la matière bois et j’en suis très heureuse. »
Shanya Belayel, élève au Lycée professionnel Georges-Guynemer
« Je suis passionné de maquettes, et pourtant j’avais voté pour la restauration du tableau de La Résurrection du Christ, accroché à l’église de Steene. Mais j’ai vite enchaîné sur les maquettes de bateaux, une fois la décision prise collectivement. Durant ces trois années merveilleuses, j’ai appris plein de choses sur l’histoire et le patrimoine maritime de Dunkerque. C’est vraiment passionnant. Ce parcours m’a donné envie d’aller plus loin en termes de projet professionnel, alors qu’initialement, j’avais le seul métier d’élagueur en ligne de mire. J’ai fait un stage de charpente maritime avec l’association Tourville à Gravelines. J’ai participé à la Fête des Islandais, toujours en qualité de bénévole, à Gravelines également. Ce projet m’a ouvert l’esprit. Avec mon ami Baptiste, on retournera à Tourville et dans un coin de ma tête, il y a le compagnonnage pour aller plus loin encore… »
Maxence Bétourné, élève au Lycée professionnel Georges-Guynemer



