• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Située dans le Thimerais, à l’intersection de l’ancienne voie romaine reliant Dreux à Mortagne-au-Perche, le village de Beauche comptait jadis sur son territoire la seigneurie de Beaumarchais, fief de la famille des Gués du XIe au XVIIIe s., protectrice de la paroisse. À telle enseigne, l’église Saint-Martin est l’objet d’une donation de Foulques des Gués à l’abbaye de Saint-Père de Chartres dès 1090. L’édifice est orienté et comprend une nef prolongée par une abside semi­circulaire. La nef a été flanquée, à la fin du XVe et au début du XVIe s., de deux collatéraux. Celui du nord, très étroit, est couvert en appentis. En revanche, le bas-côté sud constitue un second vaisseau de trois travées. Il a été réalisé en silex avec chaînage de calcaire tendre et de grès taillé. La nef, le chœur et le bas-côté nord sont couverts d’une charpente apparente. Le collatéral sud est voûté d’ogives et chacun de ses trois pignons est percé d’une baie en plein cintre ornée, à l’intérieur des ébrasements, des armoiries de la famille des Gués. La grande fenêtre axiale de style gothique flamboyant a été murée, probablement au XVIIIe s., afin d’élever le retable du maître-autel. La façade ouest est percée, au centre, par un portail en plein cintre souligné de moellons taillés dans le grison. À droite, une porte rectangulaire ouvrant sur le bas-côté sud est surmontée d’un linteau en calcaire tendre de Vernon, décoré d’élégants motifs végétaux, supportant un cartouche coiffé d’un fronton triangulaire et encadré d’urnes. Cet élément pourrait être une réutilisation d’un monument funéraire. En 1889, le large porche en colombage qui abritait ces deux portails a été supprimé. À l’instar d’un grand nombre d’églises du Thimerais, la haute flèche du clocher, de forme hexagonale, recouverte d’ardoise, repose sur un solide ouvrage de charpente en bois à l’entrée de la nef. À l’intérieur, la qualité du mobilier contraste avec la rusticité de la construction. Le maître-autel ainsi que les deux autels latéraux offrent un bel ensemble décoratif du XVIIIe s. : colonnes torses avec pampres, à chapiteaux corinthiens soutenant une corniche à fronton brisé, couronné d’anges encadrant une niche ornée d’une statuette de saint. Pour la réfection des maçonneries de la nef, du transept et du clocher, la couverture et la charpente du clocher, pour la réfection des enduits, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 120 000 F en 1998.

J.-Fr. D.

Le projet en images