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L’église paroissiale de Saint-Côme-et-Saint-Damien est un ancien prieuré-cure de l’abbaye de Cellefrouin et sa fondation remonte probablement au XIIesiècle.

Son plan est des plus simples : une nef unique, une travée sous clocher et un chevet de plan sensiblement carré. Ne subsistent probablement de l’époque de la fondation que certains éléments des maçonneries des murs latéraux de la nef (la chute du crépi a rendu visible, au sud, les traces d’un ancien percement en plein cintre) et, au moins pour son implantation et une partie de son élévation, le clocher, de plan rectangulaire ; elle fut probablement en grande partie ruinée durant la guerre de Cent Ans, mais ce ne fut qu’au XVIes. que des travaux importants semblent avoir été entrepris : la nef fut couverte, pour deux de ses travées, d’une voûte sur croisées d’ogives retombant sur des consoles sculptées et il est possible qu’à la même époque l’actuel chevet plat, dont le mur oriental est percé d’une grande baie axiale, soit venu remplacer un chevet de plan semi-circulaire ; mais seul un sondage permettrait de vérifier cette hypothèse. Le poids de la voûte en pierre a nécessité, dès sa mise en place ou plus tard, la construction de gros contreforts très massifs, signalés en très mauvais état en 2002[1]mais qui ont, depuis cette date, bénéficié d’une consolidation ou d’une reconstruction partielle. L’église avait fait l’objet, en 1877-1878, d’une restauration assez étendue : baies aux remplages de style flamboyant dans la nef (d’après le dessin des baies du XVIesiècle ?), obturation d’une porte rectangulaire percée dans le mur sud, reprise d’une partie des maçonneries du clocher.

Dans une région où abondent les très belles églises anciennes, celle de Beaulieu-sur-Sonnette pourrait apparaître comme bien modeste. Mais l’on ne saurait négliger la place qu’elle occupe dans l’aspect de la partie du village qui s’étage, à flanc de coteau, au-dessus de la Sonnette ; au sud d’une « maison forte » – l’ancien prieuré ? – dont les parties anciennes pourraient remonter au XVesiècle. L’église ne conserve plus de mobilier ancien ; un retable signalé encore en 1914 a disparu.

À l’extérieur, en revanche, il faut signaler la présence d’une grille de protection placée devant la fenêtre du chevet et qui, sans être très ancienne (milieu du XIXsiècle ?), n’en est pas moins une sorte de chef-d’œuvre de ferronnerie artisanale, digne d’être préservé.

La Sauvegarde a accordé 20 000 € en 2007 et 10 000 € en 2008 pour la consolidation et la restauration de l’ensemble de l’édifice.

 

Jean-René Gaborit

 

Bibliographie :

 

Abbé J. Nanglard, Pouillé historique du diocèse d’Angoulême. Angoulême, t. III, 1900, p. 200 et t. IV, 1900, p. 527.

  1. Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente. Châteauneuf-sur-Charente, 1914 (II, arrondissement de Confolens).
  2. George, Les églises de France. Charente. Paris, 1933, p. 30.

[1]cf. un rapport de M. Pawel Lepkowski, architecte D.P.L.G.

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