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Somme affectée
4 233 €

Statut
Souscription terminée

Dans le cadre de la campagne du Plus Grand Musée de France, la Cène réalisée par Cornélie-Louise Revest (copie d’après l’œuvre de Philippe de Champaigne) a été restaurée pour le plus grand plaisir des habitants et paroissiens de Bourg-la-Reine.

Un modèle universel

Tout le monde connaît la Cène, et notamment celle réalisée par Léonard de Vinci dans le réfectoire de Santa Maria delle Grazie à Milan. Mais ce sujet a été repris par de nombreux peintres, comme Philippe de Champaigne au XVIIe siècle. Cet artiste, devenu peintre ordinaire de Marie de Médicis, réalise de nombreux tableaux religieux. Proche des milieux jansénistes, il peint plusieurs Cènes pour les différents couvents des cisterciennes de Port-Royal où s’épanouit le mouvement janséniste au XVIIe siècle. Une première Cène est exécutée en 1648 et est aujourd’hui conservée au musée du Louvre puis une autre version voit le jour en 1652 pour le maître-autel de l’église de Port-Royal-des-Champs.

Les « demoiselle-copistes », artistes méconnues

Ce tableau réalisé par Cornélie-Louise Revest fait partie d’un ensemble de onze copies commandées sous le Second Empire par la direction des Beaux-arts pour être envoyées dans des églises. Ces copies commandées par l’Etat d’après des modèles exposés au Louvre sont majoritairement exécutées par des femmes : on les appelle les « demoiselles-copistes ». En fait, au XIXe siècle, les cours de l’Ecole des Beaux-Arts sont encore souvent réservés aux hommes qui sont les seuls à pouvoir accéder au cours d’après le modèle vivant et notamment le nu. Les femmes-artistes se forment plutôt dans des salons privés, dans des ateliers mais accèdent rarement à la peinture d’histoire, le genre pictural considéré comme le plus important. Ce travail de copie est donc particulièrement intéressant pour ces femmes peintres puisqu’il leur permet de se former mais également d’espérer acquérir une forme de légitimité artistique. On conserve d’autres copies de la Cène de Philippe de Champaigne, réalisées par Thérèse Carrié dans l’église de Saint-Hymer (Calvados), au Musée Rolin d’Autun, ou encore dans l’église d’Omelmont (Meurthe et Moselle).

Cornélie-Louise Revest (1795-1856)

Cette peintre d’origine néerlandaise est née en 1795 à Amsterdam. Elle déménage durant sa jeunesse à Paris où elle se forme à la peinture en intégrant les ateliers de deux peintres importants du début du XIXe siècle : Sérangély et Pierre-Auguste Vafflard. Elle expose au Salon annuel du Louvre, sans interruption, de 1812 à 1827, et reçoit à deux reprises la médaille de deuxième classe notamment pour la Toilette de Psychè en 1819. A partir des années 1840, Cornélie-Louise Revest se spécialise dans la copie, notamment pour les églises, et répond à des commandes de l’Etat comme pour ce tableau. Elle tient également un atelier et donne des leçons particulières de dessin et de peinture. Elle réalise différentes copies de portraits du roi Louis-Philippe, aujourd’hui au Musée de Valence et dans les mairies de Nevers, Tournon, et Libourne. Une copie d’un portrait d’Armand-Louis de Gontaut, duc de Biron, d’après Georges Rouget (1835) est conservée au Musée de l’Armée (Paris).

Une seconde vie pour ce tableau

Cette Cène réalisée par Cornélie-Louise Revest au XIXe siècle, avait cependant perdu de son éclat. Elle était présentée sans cadre, dans un bas-côté de l’église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine. Le tableau présentait un vernis jauni, mais aussi un certain nombre de griffures, coulures, repeints, lacunes, et même un clou transperçait la toile.

de retour de restauration

Après un peu plus de deux années passées en restauration La Cène est de retour dans l’église Saint-Gilles de Bourg-la-Reine. En octobre 2021, un vernissage de l’œuvre a été organisé pour inaugurer la restauration du chef-d’œuvre. Les restaurations opérées ont consisté à réduire les lacunes présentes sur l’ensemble de l’œuvre. Le retrait des repeints ainsi que la pose d’un nouveau vernis permettent une meilleure lisibilité de l’œuvre.
Journées Européennes du Patrimoine, Dévoilement du tableau "La Cène" le 18 septembre 2021Vernissage de l’oeuvre

Sources et bibliographie

  • MONFORT Marie, CAUMONT Gisèle (dir.), Patrimoine des Hauts-de-Seine : guide des tableaux conservés dans les édifices publics et privés, Paris : Somogy, 2007, vol. 1, p. 70.
  • Archives Nationales, Pierrefitte, dossier d’artiste « Cornélie Louise Revest ».
  • Charles Gabet, Dictionnaire des artistes de l’école française au XIX°siècle, 1834.

Projet mené par Clotilde de Petiville, Chloé Lendroit, Eva Broso, Fiorella Palmieri, étudiantes à la Sorbonne

ILS EN PARLENT

Le projet en images

Clotilde de Petiville, Chloé Lendroit, Eva Broso, Fiorella Palmieri, étudiantes à la Sorbonne en charge du projet

Présentation du projet de restauration de l’œuvre la Cène à l’ église Saint-Gilles, le 19 mai 2019

Église Saint-Gilles