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Boux-sous-Salmaise est situé dans l’Auxois, sur le versant de la vallée de l’Oze.

L’église, bâtie à l’extrémité ouest du village, était bordée côté sud, par un cimetière au centre duquel un édicule abrite toujours une statue du Christ-aux-liens, portant la date de 1562, et à sa base, une table des morts.

L’origine de l’église remonterait à la fin du Xe–début du XIe s., car elle est citée en 1013, dans une charte de donation par Humbert de Salmaise à l’abbaye Saint-Bénigne de Dijon. L’édifice actuel résulte de nombreuses modifications et ajouts apportés à sa construction, du XIVe au XVIIIe siècle. Ainsi en est-il pour la chapelle Saint-Jean-l’Évangéliste, fondée par Jean Valon, châtelain du village proche de Salmaise, en 1447, pour le chœur en 1573, pour la chapelle Saint-Claude en 1578, pour la nef, et probablement le clocher et la sacristie dans l’angle sud-est du chœur, en 1689. Des travaux portant sur l’ensemble de l’église, sont demandés par les habitants à l’architecte Caristie en 1769, car « les murs gouterots quitteroient la voute au risque d’entrainer le reste de l’édifice ». Ils sont reportés, faute de moyens, en 1784 et seront repris en 1789, mais ne concerneront que le chœur et la travée supportant le clocher. Ces travaux, dont on ignore l’étendue, étant à la charge du seigneur du lieu, la famille Lacousse d’Arcelot (dont le blason figure sur un fragment de la litre funéraire au revers du mur occidental), et du curé décimateur, sont achevés en 1792. Le problème de la poussée des voûtes de la nef sera cependant résolu, à une période indéterminée, par la pose de tirants métalliques. D’autres travaux et réparations sont signalés en 1853, 1860 (mécanisme et cadran d’horloge) et au cours du XXe siècle.

Le plan général, orienté, en forme de croix latine, est composé d’une nef, d’un faux-transept, d’un chœur et de chapelles latérales.

La nef actuelle, vaisseau de trois travées couvertes de voûtes sur croisées d’ogives dont les nervures retombent sur des pilastres, a été reconstruite sur les bases de l’ancienne nef et de deux bas-côtés, comme en témoignent les trois arcades qui ouvrent sur le faux-transept et les départs de nervures sur les chapiteaux des piliers. Le faux-transept est formé d’une travée sous clocher flanquée de deux chapelles, couvertes de voûtes sur croisées d’ogives retombant sur des piliers cantonnés de colonnettes.

Côté nord, ce faux-transept communique, par une arcade en tiers point, avec une chapelle voûtée d’ogives à clé sculptée.

Le chœur est composé d’un avant-chœur d’une travée de plan barlong communiquant au sud avec une chapelle placée sous le vocable de Saint-Jean-l’Évangéliste. On y remarque la clé pendante de la voûte sculptée aux initiales de son fondateur et une peinture murale représentant Le dit des trois morts et des trois vifs (thème que l’on retrouve dans l’église voisine de Thénissey), sainte Barbe et un saint évêque. Le côté nord de l’avant-chœur donne accès au clocher et, par un dégagement, à une ancienne sacristie.

Le chœur liturgique, de plan carré, a reçu une voûte sur croisée d’ogives sexpartite dont les nervures retombent sur des consoles moulurées. Deux chapelles placées symétriquement communiquent avec le chœur par des arcades en tiers-point et des hagioscopes : au nord, chapelle dédiée à saint Claude, fondée en 1578 par Jean Goustat, prêtre, et au sud, chapelle du Petit-Roi (de Grâce ou Enfant Jésus de Beaune). Cette chapelle communique avec la sacristie. Les murs, épaulés par des contreforts, sont percés de baies en plein cintre pour la nef, alors que les baies du reste de l’édifice sont en tiers-point à remplages et rosaces polylobées.

L’entrée principale, côté ouest, se compose d’une porte à deux vantaux moulurés, prise dans une travée d’ordre toscan, couverte par un fronton brisé. Sur le tympan, un culot mouluré devait sans doute accueillir une statue. Un simple oculus est percé au-dessus. La porte latérale côté sud, à un vantail, est composée d’un linteau pris sous un trilobe entouré d’une voussure retombant sur des colonnettes à chapiteau à crochets. Au-dessus de cette porte subsiste une litre funéraire dont le décor peint, sans doute aux armes des Lacousse, comme celles de la nef, a disparu.

La nef, les chapelles et la sacristie sont couvertes par des toits à deux versants en tuiles plates. Le pignon du chœur est orné d’une corniche dite « bourguignonne ».

L’ensemble est dominé par une tour de clocher trapue, de plan carré, couverte d’un toit en pavillon. Elle est flanquée d’une tourelle de plan oblong abritant un escalier en vis relié au beffroi par une galerie à pan de bois donnant sur la baie nord. Cette baie et celles des côtés ouest et sud, géminées, en plein cintre, sont prises sous un arc brisé. Le quatrième côté de la tour comporte un cadran d’horloge.

Le mobilier comprend une très rare Trinité en calcaire polychrome, plusieurs statues des XVe et XVIe s., une inscription pour une fondation de messes par Jean Valon, en 1485, un reliquaire de saint Blaise du XVIIe s., une cloche de 1732 classés ainsi qu’une curieuse chaire à prêcher, pivotant sur une console.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 10 000 € en 2013 pour le drainage, l’entretien de la toiture et la restauration des façades.

Bernard Sonnet

 

Arch. dép. Côte-d’Or, C 1174, Fonds de l’Intendance : Réparations à faire à l’église…

 F.-A. de La Chesnaye-Des Bois, Dictionnaire de la noblesse, Paris, 1770.

Cl. Courtépée, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, 2e éd., t. IV, Dijon, 1848, p. 250-251. (Réimpr. avec préf. et notes par P. Gras et J. Richard, Avallon-Paris, 1967.)

M.-G. Caffin, « La redécouverte des peintures murales de Thénissey », Mémoires de la Commission des antiquités de la Côte-d’Or, t. 39, 2000-2001, p. 203-204.

Le projet en images

Boux-sous-Salmaise (21) - église Saint-Sulpice

Boux-sous-Salmaise (21) - église Saint-Sulpice

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Saint-Denis-sur-Huisne (61) Eglise Saint-Denis