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Le village, situé dans un vallon du Châtillonnais, est cité dès 887 lors de la confirmation d’une donation entre le chapitre de Langres et des particuliers, puis en 1120, lorsque Hugues de Payns, fondateur de l’ordre des Templiers, y établit une commanderie pour laquelle il fait donation de tous ses biens en 1133, lesquels, comme tous les biens de l’ordre, seront dévolus aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem en 1312. Ils en resteront propriétaires et seigneurs jusqu’à la Révolution.

L’église, construite à l’angle nord-est de la route d’Is-sur-Tille à Recey-sur-Ource, est flanquée sur une partie du gouttereau sud par le corps de logis de l’ancienne commanderie.

Il semble qu’une première église ait été construite au début du XIIe siècle. De plan orienté, elle était composée d’une nef de trois travées couvertes de voûtes d’arêtes, remplacées ensuite par une voûte en berceau brisé séparée par des arcs doubleaux. À cette nef fut accolé au sud un vaisseau plus important construit par les Templiers lors de l’installation de leur commanderie, vers 1120. Ce nouveau vaisseau, formé d’une nef de quatre travées et d’un chœur de deux travées, est alors couvert de voûtes sur croisées d’ogives retombant sur des piliers à chapiteaux à feuilles d’eau ou à crochets. Une communication est établie ensuite entre la nouvelle nef et l’ancienne, devenue bas-côté, par trois baies en arcs brisés. Le chœur est percé d’un triplet en plein cintre surmonté d’une rose.

Au XIIIe s., une tour de clocher, supportant une flèche pyramidale en pierre, à égout retroussé, flanquée d’une tourelle d’escalier en vis, est élevée à l’extrémité de l’ancienne nef.

Puis, à la fin du XIIIe-début du XIVe s., on édifie une chapelle de deux travées couvertes de voûtes sur croisées d’ogives dans l’angle nord-est formé par cette tour et le chœur, et communiquant avec eux par des arcades en arc brisé. Cette chapelle, éclairée par une baie à remplage, divisée en deux lancettes trilobées et un oculus tréflé, sera divisée en deux parties au XIXe s. pour aménager une sacristie dans la seconde travée.

À la suite de la reconstruction de la commanderie en 1501, les baies du chœur côté sud sont occultées.

Après son effondrement survenu au cours du XVIIIe s., le couvrement de la nef est remplacé par des voûtes d’arêtes en brique reposant sur des pilastres à tailloirs. Cette couverture de la nef et du bas-côté nord entraîne une modification de la charpente. Celle-ci est à chevrons portant ferme, poinçons moulurés, et probablement couverte d’un lambris. Les baies hautes de la nef sont obturées. Les travaux récents ont restitué un toit en appentis, couvert de tuiles romanes, sur le bas-côté nord, permettant d’ouvrir à nouveau les baies hautes de la nef. Le chœur et l’ensemble formé par la chapelle et l’actuelle sacristie, sont, quant à eux, couverts de toits à deux versants ; leur pignon découvert est souligné par une corniche à modillons concaves.

En 1852, la tour du clocher a reçu une flèche en pierre de taille, à égout retroussé sur une corniche à modillons.

La façade ouest, dont le caractère ingrat est dû à sa réfection aux XVIIIe et XIXe s., est percée d’une porte en plein cintre à deux vantaux, surmontée d’une baie en plein cintre éclairant la nef et d’une petite baie donnant sur le comble ; à gauche de la porte, une baie en tiers-point éclaire la chapelle des fonts baptismaux.

Le mur gouttereau nord, épaulé par des contreforts talutés, a conservé deux étroites baies en plein cintre.

Le décor intérieur, visible dans les combles, consiste en un faux appareil rose à joints blancs et, dans le chœur, une peinture murale représentant saint André (XVIe s.) et une croix de consécration.

Le mobilier, étudié par l’Inventaire général, comporte pour l’essentiel une dalle funéraire de Guillaume de Fougerolles, commandeur de Bure, décédé en 1351 (cl. M.H. 1902) ; un plat en faïence de grand feu, par Dupont faïencier neversois établi à Dijon entre 1669 et 1728, et des fonts baptismaux, en fonte, de style néo-gothique, du milieu du XIXe s. (I.S.M.H.).

La Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 7 000 € en 2011 pour l’assainissement nord et ouest et la rénovation des murs extérieurs de la nef.

Bernard Sonnet

 

Cl. Courtépée, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, 2e éd., Dijon, 1847, t. IV, p. 254-255. (Réimpr. avec préface et notes par P. Gras et J. Richard, Avallon-Paris, 1967.)

H. Pagot, Monographie de la commune de Bure-les-Templiers, 1888. Réimpr. Châtillon-sur-Seine, 1993 (Les Cahiers du Châtillonnais).

A. Roserot, Dictionnaire topographique du département de la Côte-d’Or, Paris, 1924, p. 65.

J. Richard, « Les Templiers et les Hospitaliers en Bourgogne et en Champagne méridionale (XIIe-XIIIe siècles », dans J. Fleckenstein, M. Hellmann, éd. Die geistlichen Ritterorden Europas, Sigmaringen, 1980, p. 231-242.

M. Michel, Les Templiers en Bourgogne, 21390 Précy-sous-Thil, Éd. de l’Armançon, 2009.

M. Michel, Templiers et Hospitaliers de Bure : histoire et rayonnement d’une commanderie bourguignonne, Langres, 2012.

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