• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Langres (52) Chapelle des Carmes - la Sauvegarde de l'Art Français

Les Carmes déchaux s’implantent à Langres en 1645, portant à neuf le nombre de communautés religieuses installées dans la cité épiscopale. Cette vitalité spirituelle a des conséquences dans l’espace urbain : les terrains disponibles sont rares et les Carmes s’installent hors les murs, dans le faubourg Saint-Gilles. Ce n’est qu’à partir de 1688 qu’ils sont présents intramuros. La chapelle actuelle est postérieure. Elle a été édifiée au milieu du XVIIIe s., au moment où plusieurs communautés religieuses langroises font réaliser des travaux de reconstruction : les Jacobins en 1751, les Carmes entre 1754 et 1756, les Visitandines entre 1758 et 1760. C’est Claude Forgeot qui dirige la construction du nouveau couvent et de la chapelle. Il est alors un maître maçon bien connu à Langres, où il s’est notamment illustré lors de la reconstruction de la façade et du clocher de l’église Saint-Martin, entre 1728 et 1745.

La chapelle est composée d’une nef unique, et son vaisseau, découpé en trois travées, est couvert de voûtes d’arrêtes ; il se termine par un chevet plat accolé au couvent. L’entrée principale se trouve sur la façade septentrionale, et un accès secondaire est aménagé à l’est. Trois baies sont percées dans la partie supérieure des murs latéraux, une autre surplombe le portail.

La façade principale, à deux niveaux, est unifiée par quatre pilastres disposés deux à deux de part et d’autre des ouvertures. Prenant appui sur des socles engagés, ils s’élèvent jusqu’à une frise de triglyphes. L’absence de fronton et la simplicité de la corniche supérieure, dont la mouluration fait écho aux chapiteaux et à la base des pilastres, accentue la sobriété de l’ensemble. Deux ailerons latéraux renforcent la symétrie de l’édifice : l’un dissimule la sacristie de la chapelle, l’autre est purement ornemental. Les façades latérales sont dépourvues de décor, à l’exception de la discrète moulure marquant la séparation entre les deux niveaux, et de la corniche qui, contrairement à la frise de triglyphes, court sur tout le bâtiment. L’ensemble est édifié en pierres de taille et le toit est couvert de tuiles plates.

Le changement de vocation du couvent qui, déserté par les Carmes déchaux, est transformé en 1825 en Petit Séminaire, entraîne de nouveaux travaux. Les bâtiments sont agrandis entre 1838 et 1845 par l’architecte Amable Macquet, et la chapelle est ornée de peintures murales à partir de 1849. Elles sont attribuées à Joseph-Constant Ménisser, peintre à qui l’on doit plusieurs décors religieux haut-marnais, comme les fresques de la chapelle de château de Cirey-sur-Blaise. Certainement réalisé en plusieurs campagnes, ce décor est composé d’élément architecturaux illusionnistes et de scènes historiées. La plus remarquable – et monumentale – est celle qui se trouve derrière l’autel et qui représentent une scène d’Adoration du sacrement. Elle est accompagnée d’un chemin de croix, qui se déploie sur les murs latéraux, et de figures de saints et d’anges qui ornent plafond et ébrasements des baies. Les ajouts, reprises et opérations de restauration des peintures menées dans les années 1920 puis 1960 ont sensiblement altéré l’unité de l’ensemble.

Marine Désormeau

 

Bibliographie :

Arch. dép. Haute-Marne : 41 H 1, 2, 3, 10 (fonds des Carmes de Langres) ; 1 J 1222 : tapuscrit inédit de Marc Barbier, Dans le sillage d’un peintre champenois méconnu, Joseph-Constant Ménissier, 1808-1864, 408 p.

J.-M. Pérouse de Montclos (dir.), Champagne-Ardenne, le guide du patrimoine, Paris, 1995.

Viard, Langres au XVIIIe siècle : tradition et lumières au pays de Diderot, Langres, 1985.

 

Le projet en images

Langres (52) Chapelle des Carmes - la Sauvegarde de l'Art Français

Langres (52) Chapelle des Carmes - la Sauvegarde de l'Art Français