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Il existait déjà une église à Chartrené au milieu du VIIème s. fondée selon la tradition par saint Mainbœuf, évêque d’Angers. La terre de Chartrené comptait parmi les possessions des  comtes d’Anjou et l’on  sait qu’à  la fin  du Xème s., Foulque Nerra céda la terre  de Chartrené  au seigneur de  Beaupréau.  Le fils de ce dernier, seigneur de Vieil-Baugé, la donna à son tour vers 1016-1027 à l’abbaye Saint-Aubin d’Angers, laquelle y installa un prieuré. L’église de Chartrené édifiée au XIIème s. et placée sous le vocable de saint Maurice succède ainsi à un édifice plus ancien. De dimensions modestes, elle a conservé sa configuration architecturale romane. Les travaux de la première moitié du XVIIIème s . ont porté sur  la création  de  nouvelles baies,  sur des  réaménagements  intérieurs et sur la reconstruction de l’étage  du  clocher et de la flèche. L’édifice construit en  pierre de taille de tuffeau à assises régulières,  couvert  en ardoise,  comprend  une nef rectangulaire, à charpente  lambrissée,  un chœur  carré  voûté en  berceau  plein cintre et une abside semi-circulaire dotée d’un cul-de-four  légèrement  plus bas que  le  berceau du  chœur.  Le clocher  s’élève  au-dessus de   la   travée  carrée  du chœur. La réussite de cette architecture réside dans la juxtaposition de petits volumes harmonieux, amplifiés par  l’articulation  simple du  chœur  et de  l’abside. La nef de 11,30 m de long sur 6,80 m  de  large, couverte  d’un  toit à  deux versants, possède des murs goutterots scandés par des contreforts peu saillants. L’éclairement de la nef provient des deux grandes baies nord et sud qui se sont substituées  aux étroites  petites  baies  romanes   alors  obturées.  Dans   le  mur  sud de la nef s’ouvrait autrefois une porte latérale en plein cintre, dont certains claveaux montrent encore un décor sculpté géométrique d’étoiles. Une corniche à modillons couronne les murs. Celle  de l’élévation  sud  se caractérise  par  une modénature en double talon droit et par l’ iconographie des modillon s, à motifs ornementaux ou figures grimaçantes. Le mur  pignon  occidental conserve  son élévation romane. Un porche en charpente  disposé  en appentis  vient  abriter l’accès principal à l’église qui s’effectue  par  un petit  portail  roman. Celui-ci présente une voussure plein cintre appareillée, avec une modénature  en  tore de même section que les colonnettes avec lesquelles elle est en continuité. Cette paire de colonnettes est surmontée de petits chapiteaux  ornés de feuilles d’acanthe extrêmement rustiques. Un décor  de chevrons  anime  l’archivolte. La nef reçoit également de la lumière par  l’oculus  ouvert dans  le  mur pignon et donc un claveau porte la dace 1734. Ce  percement se superpose  à une  baie romane attestée par la modénature à motifs de chevrons de l’archivolte. L’étage du clocher  dace  du   XVIIIème s.   et le  clocher s’achève  par  une flèche  octogonale  à égout retroussé de plan carré. L’abside semi-circulaire conserve apparences deux baies romanes et possède à son niveau supérieur  des corbeaux  cubiques soutenant une corniche à motif de cannage. A l’intérieur, en fond d’abside, se dresse  un intéressant retable du XVIIème s. en pierre tandis que la nef accueille deux autels  latéraux du   XVIIIème s. dotés  de tombeaux  fortement  galbés. La  petite église de Chartrené construite au XIIème s. se signale par la qualité de ses proportions, la simplicité dans l’agencement des masses architecturales. Les remaniements apportés au XVIIIème s. n’ont pas altéré les volumes et couvrements romans. Des travaux de drainage et de consolidation du mur goutterot sud de la nef ont été effectués. La Sauvegarde de l’Art Français a octroyé une subvention de 15 000 F en 1995.

Le projet en images