• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

Eglise Saint-Lubin.  La terre  de Coulongé  est citée dès le Vie s.  comme  appartenant  à  la  cathédrale   du Mans.  Le 4 septembre 580, saint Domnole légua à l’abbaye de Saint­ Vincent du Mans « la terre de Canon, avec les champs, prairies, forêts, pâturages, eaux et cours d’eau » dont, au IXe s., saint Aldric fit cent cinquante tenures. On trouve indifféremment les formes Channon, Chenon ou Canon, nom d’un des ruisseaux qui arrosent la commune. La première mention de Coulongé (Colongiacus) apparaît au XIe s., sous la forme villa Colongiacus, puis ecclesia Colongiacus figure en 1045, dans le cartulaire de Saint-Vincent. L’église se compose de cinq travées, précédées d’une travée de porche, d’un chœur et d’une abside hémicirculaire. Une chapelle au sud ouvre sur la travée orientale de la nef.

 

La travée occidentale a sans doute été construite ou reconstruite au XIe siècle. Dans la façade a été réutilisé tout ou partie du portail ancien dans un léger avant-corps entouré de deux contreforts. Les claveaux de l’arc en plein cintre sont ornés d’étranges figures grotesques en faible relief ; l’arc est surmonté de deux boudins séparés par un rang de motifs géométriques, le cordon extérieur, décoré de rinceaux, retombe sur une imposte. La modénature des piédroits est effacée. Au-dessus de la porte a été ouverte une fenêtre surmontée d’un larmier avec retour. La façade nord conserve bien l’élévation romane, avec d’étroites fenêtres en plein cintre, placées dans la partie haute du mur, surmontées d’un larmier qui court sur toute la longueur, excepté à l’emplacement des contreforts. Sous la retombée du toit, la corniche s’appuie sur un rang de corbeaux  sculptés, inégalement  restaurés. La façade méridionale a été plus nettement modifiée au siècle dernier. De grandes arcades bouchées témoignent soit d’un projet de collatéral sud non réalisé, soit d’un bas-côté démoli. La fenêtre de type roman qui éclaire la chapelle sud a été redessinée ; la sacristie qui s’inscrit dans l’angle de la chapelle et du chœur  date  du XIXe siècle. L’abside arrondie a conservé ses fenêtres étroites de style roman et un rang de corbeaux sculptés. La travée de chœur apparaît légèrement plus haute que la nef.

À l’intérieur, la nef est couverte d’une charpente apparente dont le lambris en mauvais état a dû être déposé, les ouvertures de la nef ont été agrandies intérieurement. La travée de chœur, légèrement plus étroite que la nef, est couverte d’une coupole sur trompes, elle supporte un clocher de charpente ; sur les murs nord et sud on note la présence, à un mètre au-dessus  du sol, de petites arcatures. La voûte en cul-de-four est ornée d’un exceptionnel tétramorphe classé au titre des Monuments historiques. Ces peintures murales ont été datées par Madeleine Pré de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle.

Un retable, daté de 1644, sépare le chœur de l’abside, qui fait ainsi office de deuxième sacristie. Le tableau du maître-autel représente l’Ascension ; les armes du donateur ont été portées au centre de la toile, mais non identifiées ; le retable semble dater du XVIIIe s.

Une statue de la Vierge a été placée dans la niche centrale, les statues de saint Jean-Baptiste et de saint Lubin ornent les niches latérales. Sur la table de l’autel a été posé un panneau peint en bois formant gradin, du XVIe s., œuvre d’une très grande qualité, classée au titre des Monuments historiques. Dans la chapelle méridionale a été placé un retable du XVIIIe s., dont le pendant a été appuyé au nord, contre le mur qui sépare la nef du chœur.

En l’an 2000, la Sauvegarde de l’Art français a attribué une subvention de 18 294 € pour la réfection de la toiture de l’église, à l’exception du clocher, et pour des travaux de mise hors d’eau qui ont conduit à des interventions de maçonnerie, charpente, couverture, zinguerie.

Fr. B

Le projet en images