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Située à la limite est du département du Cher, en bord de Loire, la commune de Cours-les-Barres est reliée à la Bourgogne voisine par le pont de Fourchambault-Givry. Cette ancienne paroisse portait le nom de Cours-sur-Loire jusqu’au XIVe s., et encore Cours-les-Barres-sur-Loire en 1804. Elle dépendit de l’évêché de Nevers du IXe s. jusqu’au Concordat (1801). Son histoire est liée aux seigneurs de Givry et des Barres qui ont le titre de barons. La construction de l’église de Cours-les-Barres, sous le vocable de Saint-Pantaléon, remonte au XIVe s. (structure de la nef, fenêtre du pignon occidental et baie de la façade sud de la nef), au moment où la famille des Barres s’établit durablement dans la région. Le patronage de saint Pantaléon, médecin martyr du IVe s., correspond au culte des saints thaumaturges invoqués lors des épidémies de peste du XIVsiècle. Au XVe s., après la guerre de Cent Ans qui a fait des ravages dans cette région entre Berry et Bourgogne, l’église est remaniée (voûte d’ogives des deux premières travées du chœur, porte occidentale). Au XVIIe s., le curé Pierre Durand introduit dans sa paroisse le vocable de Saint-Amable.

C’est sous son ministère, en effet, que la chapelle latérale nord, dédiée à ce saint, a été ajoutée en 1686. Longue de deux travées, elle communique avec le chœur par deux arcades en plein cintre. Elle est voûtée d’ogives. La plaque commémorative mise en place par les fidèles après la mort du curé Pierre Durand (1702) est toujours conservée. La chapelle est construite dans un style gothique tardif encore en usage à cette époque. Elle deviendra chapelle seigneuriale de la famille Marion de Givry en 1754, à l’issue de la visite pastorale de l’évêque de Nevers, Jean-Antoine Tinseau, qui demande, en échange de cette fondation, la participation financière de la famille de Givry à la pose d’un lambris de couvrement sur la nef.

Dans les années 1860, le comte Hyppolyte François Jaubert, député du Cher, héritier de la terre de Givry, riche propriétaire foncier et de hauts fourneaux, finance la restauration et l’agrandissement de l’église. Le chevet est reconstruit à trois pans et on élève une sacristie dans le prolongement de la chapelle latérale nord, vers l’est. L’ensemble du chœur est orné d’un décor peint signé et daté « Tamiotti 1867 ». Édifiée en 1868, la chapelle sud fait pendant à la chapelle nord des Givry. Longue de deux travées et voûtée d’ogives, elle se termine à l’est par un chevet à trois pans très peu profond. Une plaque commémorative porte la dédicace du comte Jaubert, de sa sœur Claire et de son beau-frère Paul Benoît d’Azy. Les armoiries des Jaubert sont sculptées sur un culot recevant la nervure de la voûte.

L’église Saint-Pantaléon est composée d’une nef à un vaisseau terminé par un chœur à chevet à pans coupés. Deux chapelles latérales forment transept. Le pignon occidental est surmonté d’un clocher en charpente dont la base carrée est surmontée par une flèche polygonale. Le chœur est voûté d’ogives, de même que les chapelles latérales. La nef est couverte d’un lambris de couvrement. L’ensemble de l’édifice est couvert en tuile, excepté le clocher en ardoise.

Le mobilier est essentiellement composé d’objets et de statuaire du XIXe s., dont un tableau représentant saint Amable de Riom en prière.

Un programme complet de restauration de l’église fut voté par la commune de Cours-les-Barres en 2009. Après plusieurs années de travaux qui concernaient la toiture, les enduits intérieurs et extérieurs et le décor, l’église Saint-Pantaléon fut de nouveau ouverte au culte lors d’une bénédiction célébrée en octobre 2016. Outre la participation de la Fondation du Patrimoine pour la restauration des enduits et le décor peint intérieur du XIXe s., la Sauvegarde de l’Art français a apporté 10 000 € en 2014 pour la restauration des façades au mortier de chaux et la restauration de la couverture de la sacristie.

Nathalie de Buhren

Le projet en images