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Église Notre-Dame-de-l’Assomption. Denée est situé sur la rive gauche de la Loire, au sud-ouest d’Angers. Le bourg est implanté en bordure du plateau dominant le Louet.

Depuis Célestin Port, on avance traditionnellement l’évangélisation de Denée par saint Maurille au Ves. ainsi que l’installation de la paroisse de Denée à la fin du VIes. par un établissement religieux de l’abbaye de Saint-Maur de Glanfeuil : la première mention parvenue jusqu’à nous de l’église de Denée remonte en effet à la fin du XIes. dans le cartulaire cette abbaye. En 1478, René de Laval, seigneur de Boisdauphin et de Denée, vend au roi Louis XI la seigneurie de Denée, pour en doter le chapitre de Béhuard. Pourtant, en 1483, la seigneurie de Denée était rattachée à la cure de Denée. En 1522 le seigneur de Brissac obtient partiellement la seigneurie, qui fut érigée en baronnie en 1560, les ducs de Brissac étant seigneurs de Denée jusqu’à la Révolution.

L’église est placée sous le vocable de l’Assomption de la Vierge Marie. Son intérêt réside notamment dans son évolution, de l’époque romane jusqu’en 1825, conservant depuis toujours ses maçonneries en grès et schiste ardoisier et également dans son embellissement en mobilier aux alentours de 1770 par l’abbé Rousseau des Ruaux de Pantigny, curé de Denée de 1743 à 1778.

L’édifice adopte un plan rectangulaire allongé avec une nef au nord et un bas-côté au sud, prolongés d’une travée en 1825. La nef correspond à l’emprise de l’église d’origine romane du XIIesiècle. Le mur gouttereau nord, qui surplombe magnifiquement la vallée du Louet, conserve une maçonnerie, romane, de petit appareil avec deux étroites baies couvertes en plein cintre, le mur épaulé par de puissants contreforts. La première travée est du bas-côté sud correspond à une chapelle fondée à la fin du XVIesiècle. Elle fut prolongée de deux travées au XVIIes. pour finalement former un bas-côté. L’accès à l’église s’effectue par le sud par une belle porte en tuffeau à ordre de pilastres doriques flanquant un tympan à tête d’ange, le tout surmonté d’un fronton cintré sculpté, avant la Révolution, des armes des ducs de Brissac.

À l’est, dans le prolongement de la nef, se dresse le chœur reconstruit en 1770, au pignon découvert. La tour de clocher, bâtie au XVIes., quadrangulaire, précède à l’est le bas-côté, tandis que la sacristie, contemporaine du chœur et couverte d’une croupe polygonale, enveloppe la tour, côté est et nord. Ces travaux furent exécutés par l’architecte Simier d’Angers.

Le clocher à l’importante élévation est coiffé d’une toiture à l’impériale ; il est percé de deux baies sur chacune de ses faces. Des bandeaux plats en pierre et des chaînes harpées, structurent la construction. On apprécie l’articulation franche de ces volumes, comme le cheminement pittoresque de la rue contournant le chevet.

À l’intérieur, la nef, à entraits apparents, est couverte d’une voûte en plâtre en anse de panier, les parois recouvertes d’un enduit au plâtre, au décor de fausse coupe de pierre. La nef communique avec le bas-côté, par de grandes arcades ; le chœur, couvert par un berceau en plâtre, est orné d’un beau lambris en bois sculpté Louis XV, peint d’un décor faux-bois. La belle modénature à volutes et cartouche de l’arc triomphal prolonge superbement les retables des autels latéraux ; commandés en 1772, ceux-ci, en pierre sculptée, sont articulés en trois pans. Leur riche décor, avec sa frise de grecques et ses feuilles d’acanthes, appartient bien au style Transition. Le bas-côté sud a reçu pour couvrement, au XIXes., huit petites voûtes rectangulaires en plâtre à quatre voûtains et clé pendante.

Si l’église Notre-Dame-de-l’Assomption résulte de campagnes d’agrandissement successives, c’est son mobilier de qualité du XVIIIes. qui met en scène les lieux et unifie les espaces. Le fond du chœur est très heureusement enrichi depuis 1852 par le groupe en plâtre de l’Assomption de la Vierge Marie, sorti de l’atelier de l’abbé Choyer d’Angers.

En mai 2006 une partie du voûtement en plâtre du bas-côté sud s’était effondré. Pour cette restauration, la Sauvegarde de l’Art Français a apporté une aide financière de 9 000 €

 

Pierre-Xavier Hans

 

Bibliographie :

 

  1. Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique du Maine et Loire, t. II, revu et mis à jour, 1978, p. 28-31

Le Patrimoine des Communes de Maine-et-Loire, t. I, Éditions Flohic, 2001, p. 374

  1. Sarazin, Denée, ou la Vie campagnarde aux temps anciens, Angers, Praizelin

Histoire de l’église de Denée – Commune de Denée, 4 p.

 

 

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