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Deneuvre, située sur une hauteur de la rive gauche de la Meurthe, fut occupée dès l’époque romaine, ce dont témoigne la présence d’un sanctuaire dédié à Hercule. L’un de ses faubourgs est devenu une commune célèbre en raison de la cristallerie qui s’y est développée : Baccarat. L’ÉGLISE PAROISSIALE SAINT-RÉMY a été construite entre 1742 et 1747 à l’emplacement du château dont elle utilisa les ruines dans ses fondations, encore visibles le long du mur ouest. Elle remplaçait, à l’issue de plusieurs procès, une église antérieure, située dans le cimetière, qui s’était partiellement effondrée en 1728. Dès la construction, des malfaçons furent signalées tant dans le chœur que dans la nef dont le plafond dut être refait à plusieurs reprises. Une importante campagne de travaux et d’embellissements à la fin du XIXe s. se solda par un nouveau plafond en staff daté de 1890 et signé par un certain Pêcheur, plâtrier de son état. Des vitraux historiés furent alors posés par l’atelier nancéien Hoener Père et Fils. Après la première guerre mondiale, l’une des chapelles, devenue un espace commémoratif, porte un décor au pochoir de croix de Lorraine et de fleurs. L’église a subi des dégâts lors du tremblement de terre de février 2003.

Érigée dans l’axe nord-sud pour des raisons topographiques, elle appartient à la typologie fréquente en Lorraine des églises-granges, et offre une nef rectangulaire d’un volume unique, d’autant plus vaste que l’édifice servait tant pour Deneuvre que pour Baccarat, cette dernière commune n’étant pourvue d’une église que depuis 1853. Le chœur de plan carré s’achève par un chevet plat. Le clocher, demi-hors œuvre, coiffé d’un bulbe couvert d’ardoise et surmonté d’un lanternon amorti d’une flèche, se voit d’autant plus loin que l’église est située sur le point le plus élevé du village. C’est par un portail à la base du clocher que l’on pénètre dans l’église. À l’exception du parement de pierre issu de l’ancienne fortification, l’édifice est en moellon enduit, avec chaînes d’angle et bandeaux en pierre de taille pour le clocher.

Le mobilier conservé aujourd’hui dans l’édifice témoigne de trois époques différentes. Du XVIe s. datent plusieurs statues classées M.H. en pierre (saint Roch, sainte Barbe) ou en bois (Vierge à l’Enfant) qui pourraient provenir du premier édifice. Un saint Wolfgang (cl. M.H.), provenant de l’ancien prieuré du même nom érigé jadis à Humbépaire, faubourg de Baccarat, et trois autres statues, dont un saint Remy, autrefois placées dans la chapelle du cimetière, complètent ce bel ensemble. La construction du milieu du XVIIIe s. a été accompagnée par l’érection de trois autels et par la pose d’un tableau du peintre lorrain Jean Girardet (1709-1778), Le baptême du Clovis, placé dans un décor architectural où figure un dais peint en trompe-l’œil. À une date inconnue, l’église fut pourvue d’un orgue dont la restauration, en 1997, révéla la date (1704) et l’auteur (Claude Legros). Enfin, on ne saurait oublier les trois lustres en cristal de Baccarat offerts en 1847 (cl. M.H.).

La restauration des maçonneries des murs ouest, sous la direction de Grégoire André, architecte du patrimoine, s’intègre dans un programme de restauration engagé depuis plus d’une décennie. Pour ce projet, la Sauvegarde de l’Art français a apporté une aide de 10 000 € en 2013. Par ailleurs, un mécénat populaire a été obtenu par l’intermédiaire de la Fondation du Patrimoine.

Mireille-Bénédicte Bouvet

 

Inventaire général du patrimoine culturel, Lorraine : dossier de pré-inventaire.

A. Cailliau, Étude préalable à la restauration, 1999 (dactylographié).

E. Delorme, Lunéville et son arrondissement, Lunéville, 1927, t. II, p. 118-141.

Le projet en images