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Le village de Domats existait déjà au IXe s. au pagus de Sens, sous le nom de Dummaz. L’église paroissiale, sous le vocable de saint Rémi, était à la collation du chapitre de Saint-Julien-du-Sault, au moins à partir de 1193, mais l’édifice que l’on voit aujourd’hui n’est pas antérieur à la fin du Moyen Âge. Sa silhouette est bien caractéristique : un chœur haut et ample domine de son pignon couvert d’ardoises une nef plus basse ; un clocher surmonté d’une flèche en ardoises s’élève sur les deux premières travées de la nef.

La nef est un vaisseau simple en moyen appareil régulier, scandé par des contreforts. Dans les murs gouttereaux, les percées sont symétriques au nord comme au sud : dans la première travée, la fenêtre est petite et en plein cintre ; la deuxième travée est aveugle ; dans la troisième, la baie est plus grande et en arc brisé ; dans la quatrième, juste avant le chœur, la fenêtre en deux lancettes surmontées de soufflets et de mouchettes est de la fin du XVe siècle. Curieusement il n’y a aucun accès du côté ouest où le mur de moyen appareil se poursuit régulièrement ; l’entrée se fait dans la deuxième travée nord par une porte simple et en plein cintre. À l’intérieur, la voûte est un berceau de bois avec entraits et poinçons apparents. L’ensemble est généralement daté de la fin du XVe siècle.

Le chœur, précédé d’un arc triomphal assez grossier, comprend deux travées droites et un chevet à trois pans, rythmés par de puissants contreforts. Au-dessus du mur nu, sept grandes baies composées apportent une lumière généreuse à l’intérieur de l’édifice. Leurs remplages forment trois lancettes et de petits arcs plein cintre. Le chœur est couvert de voûtes d’ogives avec liernes, dont les  nervures prismatiques retombent sur des piliers engagés au profil ondulant. Les chapiteaux de ces supports, en forme de bandeau, sont sculptés d’anges en buste (l’un porte un calice surmonté d’une hostie), d’une suite d’angelots et de belles têtes barbues, confirmant le style Renaissance pour toute cette partie orientale.

Dans cinq fenêtres subsistent d’importants fragments des verrières anciennes qui datent tous du XVIe siècle. Parmi les objets mobiliers, on remarque un groupe, le Christ crucifié entre la Vierge et saint Jean, peut-être placés jadis sur une poutre de gloire, et une peinture représentant le baptême de Clovis, tous deux du XVIIe siècle.

La première tranche de travaux comprenait des reprises à la charpente et à la couverture, ainsi que la restauration des voûtes du chœur. La Sauvegarde de l’Art français a apporté en 2001 une aide de 9 909 €.

L. S.-P.

 

Bibliographie :

M. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, Paris, 1868, col. 181.

E. Vaudin, Fastes de la Sénonie monumentale et historique, Auxerre, Paris, 1882, p. 285.

La Semaine religieuse du diocèse de Sens, 21 et 28 juillet 1888, p. 457, 473-474.

M. Pignard-Péguet, Histoire de l’Yonne, Paris, 1913, p. 812. (Réimpression : Histoire des communes de l’Yonne, 01960 Péronnas, 1998.)

Les vitraux de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes, Paris, 1986 (Corpus vitrearum, France. Recensement des vitraux anciens de la France), p. 140-141.

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