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Escamps est situé sur la voie romaine qui reliait Auxerre à Entrains et, sous le nom ancien de Scansius, appartenait à l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre. Dans l’église, une inscription commémorative rapporte qu’en 690 l’évêque Tetricius, endormi sur un banc après l’office, fut massacré par Regenfroidus et ses traîtres.

Le fief d’Avigneau, aujourd’hui hameau, existe déjà au IXe siècle ; il fut le siège d’un bailliage. La famille d’Avigneau, dont le château est lui aussi situé sur l’ancienne voie romaine au fond d’un vallon, a joué un rôle important dans l’Auxerrois. La chapelle Sainte-Reine est implantée à proximité de la route romaine, à flanc de coteau. C’est un petit édifice composé d’une abside semi-circulaire dont le pignon domine légèrement la nef et sert d’appui à un petit clocheton carré recouvert de bardeaux. Du côté sud, une sacristie sur plan carré forme de l’extérieur un faux bras de transept ; ses angles sont en bel appareil ; sa corniche et son bandeau sont en pierre moulurée.

La chapelle Sainte-Reine semble avoir été commencée par l’abside vers la fin du XVe s. et construite en plusieurs étapes jusqu’au début du XVIIe siècle. À l’ouest, on pénètre par une porte classique à entablement droit mouluré, porté par des pilastres décorés de denticules ; au-dessus est percé un oculus. Le vaisseau simple a été construit en deux temps comme le prouvent les reprises à l’extérieur dans les murs nord et sud. Il est éclairé sans symétrie par deux baies, l’une au nord, l’autre au sud, et couvert d’une charpente reposant sur des entraits moulurés qui rythment ce volume en quatre travées. À l’est, l’abside de plan semi-circulaire outrepassé est précédée d’un arc brisé et éclairée par trois baies : celle de l’est a un remplage  flamboyant ; au nord et au sud, l’arc est en plein cintre. Cette partie est couverte d’une charpente apparente. De part et d’autre de l’arc d’entrée de l’abside et sur le mur sud de la nef, des plaques commémoratives rappellent le rôle de la famille d’Avigneau, notamment Maurice Marie d’Avigneau qui restaura la chapelle et la rendit au culte en 1952.

La Sauvegarde de l’Art français a participé aux travaux de restauration de la couverture et de la charpente, ainsi qu’à la reprise des maçonneries connexes en 2001, par une aide de 6 860 €.

L. S.-P.

 

Bibliographie :

M. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, Paris, 1868, col. 28-29.

M. Pignard-Péguet, Histoire de l’Yonne, Paris, 1913, p. 497-499. (Réimpression : Histoire des communes de l’Yonne, 01960 Péronnas, 1998.)

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