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Au centre du village – paroisse mentionnée dès le VIIe s. –, l’église Saint-Jean-Baptiste est élevée en moellons et épaulée de contreforts en pierre de taille. La couverture est en ardoise sur le toit en pavillon du clocher et en tuile sur le vaisseau. L’édifice actuel garde des vestiges d’une construction initiale du début de l’époque gothique, mais il date surtout, avec de nombreux remaniements, de l’extrême fin du XIVe siècle ; la tour-clocher a été, quant à elle, achevée en 1552. À noter que l’on retrouve à Étrépilly les périodes de construction de la cathédrale de Meaux dont elle dépendait.

Un chevet plat, un clocher sur la première travée du vaisseau nord induisent un plan en rectangle strict, parfaitement scandé de contreforts qui, sur les murs gouttereaux, sont en fait les culées des arcs-boutants. Le très haut vaisseau central ainsi contrebuté  était éclairé à l’origine par des fenêtres hautes que les remaniements de toiture des collatéraux ont obligé à condamner. Plusieurs baies possèdent encore des remplages gothiques assez élaborés qui prouvent des campagnes de construction successives. Malgré la présence d’une haute tourelle d’escalier hors œuvre un peu archaïque, la façade ouest et le grand clocher témoignent d’une mise en œuvre soignée privilégiant la pierre de taille ; à l’élégance des contreforts à retraites répond le décor sobre mais très dessiné de quatre rangs de larmiers et de très simples gâbles au-dessus des baies. Les baies de la chambre des cloches sont surmontées d’un larmier en plein cintre. La porte occidentale, coiffée d’une accolade, est surmontée d’un fort cordon en relief qui encadre l’ensemble. Au-dessus, demeure seule une modeste console sur laquelle était posée une statue. La porte sous clocher est en anse de panier.

À l’intérieur, les trois vaisseaux de cinq travées communiquent par de grandes arcades en arcs brisés et sont voûtés sur croisées d’ogives ; de profils variés, ces ogives retombent sur des piles octogonales au sud-ouest et des piles cantonnées de colonnettes au nord-est. Plusieurs clés de voûtes sont sculptées et, au nord, des pseudo-chapiteaux agrémentent certaines ogives.

L’église conserve un mobilier intéressant. On peut dater du XVIIe s. les fonts baptismaux en marbre et le très beau retable du chœur, dont la niche centrale est encadrée de pilastres ioniques, bas-reliefs et médaillons sous une frise ponctuée de chérubins et amortie de pots à feu ; la niche présente une statue de saint Jean-Baptiste en bois peint (ensemble classé M.H.). Du siècle suivant sont le maître-autel en marbre, les autels et retable Saint-Nicolas en bois sculpté, les lambris des chapelles latérales, le grand meuble de sacristie. Quelques éléments remarquables du XIXe s. peuvent également être mentionnés, comme la barrière de communion en fonte et bois, ou le rare bénitier rond en pierre sculptée de chérubins.

Chantal Waltisperger

Bibliographie :

Arch. dép. Seine-et-Marne, Dossiers de préinventaire.
Lefèvre, Étude préalable, août 1997.

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