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L’église Saint-Denis, qui dépendait de l’abbaye du Moutier-d’Ahun, est caractéristique de ces édifices rectangulaires voûtés d’ogives de la fin du XIIIe s. ou du début du suivant, où le manque d’imagination architecturale est suppléé par un sens réel du dépouillement et de la grandeur[1], qu’on retrouve, entre autres, dans les églises d’Ajain, Bonnet, Gouzon, Noth, Ladapeyre, influencées peut-être par la robustesse imposante des églises de Templiers, telles que Blaudeix, Chamberaud, Paulhac…, ou d’Hospitaliers, comme Maisonisses[2] .

Ici, la présence de l’édifice au sommet d’une croupe dominant le village au sud, la vigueur de son appareil de granit, l’absence de décor ajoutent à l’impression de force qui s’en dégage. Il s’agit d’une église de 19 mètres de long, de trois travées carrées, celle de l’est formant chœur, couvertes de voûtes d’ogives d’environ 5,70 m de côté. L’épaisseur des contreforts externes, qui ont été anciennement renforcés, n’a pas empêché l’écroulement de ces voûtes, qui ont été remplacées par des voûtes en planches sous-tendues d’ogives, de liernes et de doubleaux en bois complétant les formerets d’origine, comme cela s’est produit aussi dans l’église voisine et fort semblable de Chamberaud, qui appartenait au Temple, ou dans le chœur de celle de Pontarion.

Les supports des voûtes de pierre ont partiellement subsisté. Ce sont des colonnes minces à chapiteaux polygonaux, interrompues à 2,60 m environ du sol, où elles sont supportées par de petits culots. La voûte du chœur était contemporaine de la construction d’origine, mais les deux autres avaient été refaites au XVe siècle.

Extérieurement, les travées ont reçu en leur milieu une longue lancette cintrée et ébrasée. L’unique baie qui éclaire le chœur à l’est est analogue mais plus large, et la petite ouverture rectangulaire qui la domine a pu desservir une fortification disparue. Des contreforts sous glacis, épaissis et modifiés comme on l’a dit, sont montés au droit des doubleaux et aux angles. Une chapelle couverte en appentis a été ajoutée au nord du chœur. Sous la toiture basse en tuiles canal court une corniche à courts modillons en cavets. Une porte rectangulaire a été percée au sud dans la travée occidentale. La porte principale, dans la façade ouest, a été refaite sans caractère. Un petit clocher carré de bois, sous courte flèche, ensemble couvert d’ardoises, est planté en retrait du pignon et desservi par une vis logée dans le contrefort nord-ouest du monument.

L’église conserve une Pietà en bois polychrome du XVIIIe siècle.

Une croix et une « pierre des morts » se voient à l’extérieur, à gauche de la porte principale.

Pour la restauration des voûtes intérieures en bois et la consolidation des maçonneries de l’angle nord-est, la Sauvegarde de l’Art français a versé 10 000 € en 2008.

 

 

Pierre Dubourg-Noves

[1] Église de Pontarion, La Sauvegarde de l’Art Français, Cahier 22, p. 118-120.

[2] La Sauvegarde de l’Art Français, Cahier 21, p. 95-97.

Le projet en images