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La commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Sallebruneau est située dans l’Entre-Deux-Mers, à mi­chemin entre Rauzan et Sauveterre de Guyenne. L’ensemble, aujourd’hui en ruines, se composait de deux édifices accolés, l’église au sud, la commanderie au nord, disposition que l’on rencontre en Saintonge dans des ensembles du même type. On peut lire encore des traces nombreuses des fortifications, confirmées par les recherches de J. Gardelles et de Ch. Higounet. Ces logis, moins soigneusement construits que les églises attenantes, n’ont été que très rarement conservés. Les éléments défensifs de la commanderie de Sallebruneau, échauguette d’angle, archères cruciformes, sont d’un grand intérêt, ce qui justifie les mesures de sauvegarde entreprises par l’association Recherches Archéologiques Girondines. Le plan du logis s’inscrit dans un rectangle (19,5 x 24,6 m) dont chaque angle est protégé par une fortification : une tour à l’angle nord-ouest et à l’angle sud-ouest, une échauguette à l’angle nord-est, et une autre à l’angle sud-est, en grand danger d’écroulement. En effet, les restes de l’échauguette qui forment le lien entre église et château, et qui présentent  par là même un  intérêt  incontestable, forment un surplomb qui n’est plus compensé par le contrefort adossé. Le logis de la commanderie date du XIVe s. ; il semble avoir été ruiné pendant les troubles des années 1574-1575. Au contraire, l’église fut maintenue comme église paroissiale jusqu’à la fin du XIXe siècle. Atteinte par une tempête en février 1879, sa ruine était consommée dans le deuxième quart du XXe siècle. Elle peut être datée du dernier quart du XIIe siècle. De plan rectangulaire à chevet plat, elle conserve la trace de trois fenêtres hautes en plein cintre et de trois contreforts ; dans la façade occidentale s’ouvrait une porte en arc brisé à voussures, surmontée d’un clocher­ peigne. Une des cloches datait de 1778. On reconnaît également deux contreforts le long du mur sud et le triplet du chevet. À l’intérieur, un arc triomphal faisait communiquer la nef et le chœur. Trois fenêtres hautes à double ébrasement s’ouvrent sur la nef. Les archivoltes de ces fenêtres sont ornées de tores et de pointes de diamant, les impostes sont décorées d’entrelacs. Dans l’angle sud-ouest de l’édifice, on peut reconnaître des restes de peintures et un enfeu sous un arc brisé orné de moulures, dans le mur sud du chœur, deux niches, qui ont abrité lavabo et armoire eucharistique. Il reste encore des traces de l’autel en pierre et du pavement. Entre le chevet et l’autel s’élève une petite sacristie du XVIIIe siècle. Sous l’enduit apparaît dans l’édifice un bel appareil à joints vifs, à l’exception du mur sud dans lequel on trouve un petit appareil cubique à joints creux (XIV-XVe siècles). Des bases de colonnes et des chapiteaux, que l’on peut dater de la fin du XIIe s., ont été retrouvés lors de prospections archéologiques. À la demande de l’architecte des Bâtiments de France, la Sauvegarde de l’Art français a accordé à l’association en 1999 une subvention de 11 000 F, pour permettre la reprise et la confortation de l’angle sud-est de la Commanderie.

Fr. B.

Le projet en images