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Eglise Saint-Corneille-Saint-Cyprien, édifice inscrit en 1927, tour occidentale  classée  en  1994. L’église  de  Hary appartient   au groupe  homogène  des  édifices  cultuels  de   Thiérache,   fortifiés   au début  du  XVIIème s.  Elle  présente   toutefois   plusieurs   particularités notables  qui  justifiaient  à  elles  seules   l’intervention   de  la  Sauvegarde  de  l’Art   Français   au   profit   d’un  monument   très malmené  par le temps.

L’existence d’un  lieu  de  culte  est  attestée  à  Hary  au XIIème s. dans une donation de l’autel, dédié  alors  à  saint  Martin,  faite  par l’évêque de Laon à l’abbaye  de  Saint-Denis  (1116).  Une mention  du XIIIème s. atteste que l’église fait partie, à  cette  date,  du patrimoine  de l’abbaye   Saint-Corneille-Saint-Cyprien   de   Compiègne   (1262).   De cette époque  subsiste  l’essentiel  de  la  structure  du   chœur,  l’un  des rares  témoignages  du  premier  gothique  dans  cette   région.

Le chevet est à cinq pans  percés  de  baies  étroites  et  cintrées, à  double ébrasement,   éclairant   l’abside   dont   l’aspect    contraste fortement   avec le reste de l’édifice grâce à un registre décoratif très typique, tels notamment des chapiteaux à crochets soutenant  l’arc  en  amande outrepassé  qui  la  sépare  de  la  croisée,  ou  sur   lesquels reposent   la voûte et les arcs  formerets  des  baies  dans  l’encadrement élégant  de fines  colonnettes.  Le  chœur  comme  l’ensemble  de  l’édifice  était,  à l’origine,  construit  en  pierres  calcaires.  Le  couvrement actuel  de l’abside – voûte  d’ogives  en  briques  –  atteste  d’importants remaniements  de  structure  au   XVIIème s.   après   les   atteintes   dont  l’édifice,   vu sa situation, n’a pas manqué d’être l’objet au XVIème s.

On retrouve ici la chronologie classique des églises de Thiérache.  On  a  édifié  à l’ouest vers 1620 un puissant  massif  de  briques  au  plan  carré,  à quatre  niveaux,  flanqué  à  l’angle  sud-est  d’une   tourelle   d’escalier qui est la seule  à  disposer,  avec  quelques  meurtrières,  d’un  dispositif de défense active d’ailleurs très rudimentaire. La nef a perdu sa physionomie originelle. Le collatéral nord, ruiné, n’a pas été reconstruit, de  même  que  le  collatéral  sud,  s’il  a  jamais  existé.  Du  coup, le vaisseau central a été abaissé ;  la  différence  de  hauteur  est  sensible avec le  chœur.  Ses  voûtes  actuelles  en  plâtre  datent  sans  doute de cette époque. Partout, les maçonneries ont été consolidées et reprises  en  briques.  En  1989,  les  voûtes  de  la  croisée  et  du  bras sud se sont effondrées.

La  Sauvegarde  de  l’Art  Français,  qui  avait déjà participé à la réfection des couvertures  du  clocher  et  de  la  nef lors de  sa  première  intervention  en  faveur  des  églises  de  Thiérache, a accordé à nouveau 100 000 F en 1993 pour aider à rétablir  et  conforter les voûtes du transept  et  50 000  F  en  1994  pour  parachever la restauration des couvertures sur le chœur et le transept.

N. G.

Le projet en images