• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

L’église de l’ancienne paroisse du Douet-Arthus, à la présentation de l’abbaye de Saint-Évroult et rattachée à la commune de Heugon en 1840, était dédiée à saint Pierre et à saint Denis. Elle se présente sous la forme d’un petit édifice de plan rectangulaire d’une grande simplicité.

Édifiée à l’époque romane, au XIIe s. semble-t-il, l’église a été remaniée aux XVIe et XVIIe s., mais conserve, en dépit de sa modestie extérieure, un décor intérieur authentique d’une grande homogénéité. Elle fut pourtant menacée de destruction au début du XXe siècle. Précédée d’un porche à auvent, rapporté plus tardivement et inséré entre les deux puissants contreforts de la façade occidentale, l’église est couronnée d’un petit clocher dont la flèche, à huit pans, repose sur une base quadrangulaire.

Construite en moellons de silex et de calcaire avec des pierres assisées pour les chaînages d’angle, les contreforts et les encadrements des ouvertures, l’église se compose de deux volumes rectangulaires, celui du chœur étant de dimensions inférieures. Les murs gouttereaux sont irrégulièrement percés de baies, dont trois, étroites et hautes, témoignent de l’ancienneté de la construction. D’autres ouvertures ont été pratiquées à une époque postérieure : baie à l’arc en accolade dans le mur nord, baie tréflée dans le mur sud, baies cintrées ailleurs.

À l’intérieur, la nef est couverte d’un plafond plat reposant sur un réseau de poteaux et d’aisseliers latéraux surmontés de sablières – dont certaines pièces portent les dates de 1701 et de 1709 -,  tandis que le chœur l’est d’un lambris en berceau. L’abbé Jean Aubert signale qu’il était doté d’un décor peint à semis d’étoiles. Au sol, un beau dallage de pierres rend plus sensible le caractère d’authenticité du décor intérieur, renforcé par la présence d’une grande partie du mobilier d’origine. Le mur du fond de l’abside est occupé par un retable monumental en bois polychrome du XVIIe s.,  à colonnes torses, occupé en son centre par une Annonciation, couronné d’angelots et de pots à feu et orné des statues de saint Pierre et de saint Clair. Les autels latéraux dédiés à la Vierge et à saint Mamert possèdent chacun leur antependium au décor de médaillon central et de rinceaux. Des vestiges de décor mural sont visibles au niveau des autels latéraux et sur l’intrados de l’arc triomphal. On y remarque un décor de rinceaux et de feuillages. Parmi les peintures murales figurent aussi dans la nef les vestiges d’une danse macabre et d’une Crucifixion (XVe siècle). Enfin, l’église a su conserver ses bancs à montants tournés datés de 1734.

Pour la restauration de la toiture endommagée par la tempête du 26 décembre 1999 et refaite en bardeaux de châtaigner pour le clocher et en tuiles plates pour la nef, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention de 6 860 € en 2002.

É. G.-C.

 

Bibliographie :

Abbé J. Aubert, Les églises de l’Orne et leurs objets d’art, Alençon, 1977, p. 153.

Le projet en images