• Supprimer
  • Supprimer
  • Supprimer

EGLISE Notre-Dame et Saint-Léger d’Iville, à la  présentation de l’abbé de La Croix-Saint-Leufroy, date pour ses parties les plus anciennes du XIIe s. et fut en grande partie reconstruite  au XVIe siècle. Une restauration  générale a eu lieu à la fin du XIXe siècle.

L’église comprend un clocher, une nef avec transept aux bras inégaux et un chœur à chevet plat. Elle est située dans un enclos et entourée  du cimetière, dans lequel s’élève un grand if réputé millénaire.

La partie la plus ancienne de l’édifice est le chœur couvert en tuiles, construit en maçonnerie de moellons calcaires noyés dans du mortier et épaulé de contreforts jumelés sur l’angle. Le chœur conserve au sud des baies en tiers-point sans remplage, alors que celles du côté nord, dont les encadrements sont en brique, ont été remaniées à la fin du XIXe siècle. Le chevet à pignon découvert est épaulé par trois contreforts, dont un central passant devant une grande baie murée et surmonté de deux baies à encadrements rectangulaires.

Les bras du transept d’inégale importance sont bâtis en pierre de taille, raidis par des  contreforts  ornés  de moulures  prismatiques et couronnés  par des pinacles  à décor  de crochets. Les  baies sont à remplage flamboyant. Le pignon du bras sud, auquel est accolée la sacristie couverte par un prolongement du pan de toiture, est couronné d’une figure d’homme accroupi connu comme le « bonhomme d’Iville ». Le bloc de pierre sur lequel repose le contrefort de la sacristie est réputé être la partie visible d’un menhir couché qui aurait été reconnu à l’occasion de travaux. La nef est également du  XVIe s., bien que la porte en anse de panier soit datée de 1741. Les toitures sont en petites tuiles plates.

Adossé à la façade occidentale, le clocher est une solide tour de plan carré épaulée par des contreforts jumelés sur l’angle et couronnée d’une flèche polygonale couverte en ardoises. L’élévation est à trois niveaux séparés par un larmier, elle est éclairée par des baies en lancettes sans remplage munies de vitraux losangés au premier niveau et de baies cintrées jumelées au dernier. Le décor de la tour comprend de curieux pots à feu en amortissement des contreforts, une balustrade ajourée au faîte de l’élévation intégrant en réemploi des médaillons à rosaces ou ornements religieux ; celui de la tourelle du dernier niveau consiste en coquilles, oves et perles. Le chœur de deux travées est voûté sur croisées d’ogives, en tore en amande, avec retombées sur des groupes de colonnettes semi­ engagées, dont les chapiteaux sont ornés de crochets. Un déversement des maçonneries, qui donne une apparence d’équilibre instable à cette partie de la construction, explique le nombre de contreforts mis en place à l’extérieur. L’arc triomphal a été retaillé. Des traces de polychromie sont apparentes sous les badigeons. L’autel majeur est doté d’un retable baroque à la riche statuaire. Les bras du transept ouvrent sur la nef, au nord par un arc en tiers-point et au sud par une arcade cintrée, l’un est voûté d’ogives en tore et l’autre au sud d’ogives prismatiques. Dans le bras sud sont alignées les statues des saints d’Iville, toujours objets de la dévotion populaire.

La nef est couverte d’une charpente lambrissée, dont les entraits sont soutenus par des blochets figurés. Le revers de la façade occidentale présente un contrefort central à mouluration prismatique identique à ceux qui épaulent extérieurement le clocher. L’ensemble des vitraux historiés de l’église a été réalisé entre 1891 et 1899. L’édifice possède encore son mobilier et une riche statuaire, dont plusieurs statues classées.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé 30 490 € en 2000 pour la restauration des charpentes et couvertures.

É.W.

Le projet en images